
Le Soleil – Elle a de quoi rassurer les passagers du Train express régional (TER). Conductrice depuis 2020, Marie-Yvonne Ngom est d’une sérénité assez remarquable. Une qualité très importante quand on a la responsabilité de transporter près de 500 personnes. Une charge dont elle prend toute la mesure compte tenu d’une formation très rigoureuse, au bout d’un recrutement sélectif qui fait d’elle l’une des femmes qui jettent les stéréotypes du genre sous les rails.
En 2020, la Société d’exploitation du train express régional (Seter) recrutait une jeune Sénégalaise. L’informaticienne d’alors ne s’était jamais projetée dans un monde où elle aurait la responsabilité de transporter près de 500 personnes par trajet. Informée par le biais d’un ami, elle a répondu à l’appel à candidatures sans grande conviction. Aujourd’hui, elle fait partie de la poignée de femmes recrutées comme conductrices du TER. Ce recrutement, très éloigné du hasard, révèle au moment de notre entretien dans la cabine du TER, une femme avenante et très élégante. Une élégance qui n’a d’égal que sa perspicacité et des réflexes de sécurité acquis grâce à une formation très rigoureuse.
Marie-Yvonne était elle-même convaincue que ce travail est une affaire d’homme jusqu’à ce qu’elle parvienne à la conclusion qu’il n’y a que la compétence, l’aptitude et la détermination qui comptent. « Pour ma part, j’ai fait presque une année d’entretien. J’ai également passé des tests écrits et oraux, en plus de tests médicaux pour vérifier l’aptitude au poste. Ensuite, une formation de six mois est dispensée. Si la formation est validée, elle est suivie d’une habilitation sur la ligne du TER. Et c’est seulement après cette étape qu’on devient conducteur ou conductrice », explique-t-elle, avec concision. Par ailleurs, la Seter a mis en place un système de formation continue de mise à niveau pour les conducteurs, afin d’assurer une meilleure sécurité aux passagers.
Pour Marie-Yvonne, conduire le TER a été une expérience très enrichissante. Elle se souvient encore de son premier voyage qui, comme pour l’éprouver, s’était déroulé la nuit. Mais sereine, elle a su passer l’épreuve de la solitude en cabine et supporter la lourde responsabilité qui lui était confiée.
« Lors de ma première conduite, la nuit était déjà tombée. J’étais un peu perturbée parce que je n’avais pas l’habitude. Mais après deux à trois trains, je me suis habituée », se rappelle-t-elle, avec une pincée de nostalgie comme si le souvenir était lointain. En effet, cette sérénité s’explique par le fait que Marie-Yvonne se plaît bien dans ses nouveaux habits de pilote. Là, le mot n’est pas de trop, car la cabine du TER est d’une modernité impressionnante avec des leviers, une ligne de communication avec le centre de contrôle et des commandes qui, pour la plupart, sont conçues pour sécuriser les voyages. « Il y a beaucoup d’écrans à surveiller. Je surveille également l’environnement, la montée et la descente des passagers. Nous avons une culture de sécurité très solide qui nous permet d’assurer celle des voyageurs », explique Marie-Yvonne.
Assane FALL
Source : Le Soleil (Sénégal)
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