Côte d’Ivoire : l’opposant Tidjane Thiam hausse le ton

Agence de Presse Africaine – Dans un message, à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, le président du PDCI (opposition), dénonce une « machine infernale de l’exclusion, des arrestations, de l’intimidation » et lance un appel au pouvoir.

« L’heure est grave », a déclaré TIDIANE Thiam, à l’entame de ses propos, ajoutant : « en des temps plus ordinaires, j’aurais évoqué comme je l’ai fait l’an dernier, l’histoire de notre pays, les progrès accomplis, les défis restant à relever, salué les exploits de nos sportifs, de nos paysans ou de nos travailleurs (…)

(…) Malheureusement et croyez-moi, je le regrette, l’heure n’est pas aux discours de circonstances. Il vaut mieux prévenir que guérir dit la sagesse populaire. Quand la maison commune est en danger, ce n’est pas le moment de discuter de la taille des fenêtres ou de la plomberie », a-t-il dit.

Il a fait remarquer qu’ « à moins de trois mois d’une élection décisive pour l’avenir de notre pays, c’est la maison Côte d’Ivoire qui est menacée si nous n’arrêtons pas la machine infernale de l’exclusion, des arrestations, de l’intimidation et du repli identitaire ».

Concernant les membres de l’opposition arrêtés, il a « demandé au gouvernement, dans un souci d’apaisement à un moment critique de notre histoire de les libérer », tout en insistant « libérez-les. Ayez le courage de les libérer. Il n’est pas trop tard pour éviter à notre pays de revivre un passé récent dont tous les Ivoiriens veulent oublier le souvenir ».

Le président du PDCI a rappelé que Félix Houphouët-Boigny, le premier chef d’Etat ivoirien, a fait de la Côte d’Ivoire « le pays du dialogue » et « a toujours prôné la même solution : le dialogue, », ajoutant que le dialogue est l’arme des forts.

« Je veux m’adresser à ceux qui aujourd’hui emprisonnent, bafouent les libertés fondamentales, enlèvent en pleine rue des jeunes ivoiriennes et ivoiriennes, ont fait du mot Sebroko (ex-quartier général des forces onusiennes) un nom craint des Ivoiriens : arrêtez, arrêtez, arrêtez », a-t-il lancé.

« Les Ivoiriens n’en peuvent plus. Ils vous supplient par ma modeste voix d’entendre la voix de la raison », a ajouté Tidjane Thiam, le candidat du PDCI pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, radié de la liste électorale pour double nationalité.

Pour lui, la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire ne disait pas autre chose dans sa lettre pastorale du 29 juillet, mais dénonçait et je la cite « l’amateurisme de l’administration électorale, la fraude, la corruption et les violences multiformes ».

« Concernant la question de l’éligibilité à la présidence, la lettre appelle à allier respect du droit et bon sens politique, en tenant compte du contexte actuel pour favoriser l’inclusivité et prévenir les tensions », a-t-il commenté.

Et d’ajouter qu’ « elle appelle aussi à la mise en place d’une structure véritablement indépendante et professionnelle, condition indispensable pour restaurer la confiance du peuple dans le processus électoral. »

Le nouveau président de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire disait le 6 juillet ceci : « organisons la meilleure élection présidentielle en Afrique. Élection ouverte à tous, élection à laquelle tout le monde doit compétir, élection où on n’élimine personne avant la compétition », a-t-il rappelé.

« La Côte d’Ivoire de demain doit définitivement tourner le dos à ce qui nous a divisés et continue à nous diviser. Alors que nous nous rapprochons de la présidentielle d’octobre 2025, je crains que des leaders, par erreur, essaient de nouveau, de nous entraîner dans la voie du conflit et de la violence », a-t-il poursuivi.

A la veille de l’échéance cruciale du 25 octobre 2025, force est de constater qu’ « il règne dans le pays un profond malaise ». Toutefois, « le PDCI est porteur d’un projet social, économique et politique, qui met avant tout, l’accent sur la personne humaine, les femmes et les hommes de ce pays », a-t-il dit.

Il a fait savoir que le PDCI a développé un programme « qui fera régner la paix dans un pays de tolérance, un pays fier de sa diversité et qui offre à ses enfants, indistinctement, leur chance », après que le parti ait « soigneusement écouté ce que veulent les Ivoiriens ».

« Les fonctionnaires attendent de l’Etat de meilleures conditions de travail et un profil de carrière clairement déterminé. Pas des mesures salariales ponctuelles à l’approche de chaque élection », a-t-il martelé.

« Un mot pour nos amis et partenaires extérieurs. Le régime actuel est arrivé au pouvoir avec l’aide d‘une ingérence extérieure majeure. Sachez donc que les Ivoiriens vous tiennent comptables des agissements de ce régime », a-t-il souligné.

« Ayant contribué à le mettre en en place (le pouvoir actuel), certains ont tenté d’évoquer le principe de non-ingérence pour ne rien dire sur un 4ème mandat constitutionnel, l’élimination systématique du scrutin des leaders de l’opposition, les arrestations à motivation politique », a mentionné M. Thiam.

Il a appelé la communauté internationale à ne pas soutenir « à bout de bras, un régime usé, vieillissant, corrompu, sous perfusion et à court d’idées. Si vous faites le mauvais choix ici, celui du court terme et des intérêts particuliers, le tribunal de l’histoire et les Ivoiriens vous jugeront durement ».

 

 

 

 

 

 

 

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

 

 

 

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