Blanchir sa peau et développer un cancer : ces standards de beauté coloniaux qui pèsent sur la santé des femmes noires

Les produits éclaircissants, mal réglementés et mal utilisés, ont des conséquences dermatologiques désastreuses. Ils continuent d'être promus par une industrie qui valorise la blanchité.

Slate – C’est un marché qui touche entre 25% et 80% des femmes dans les pays d’Afrique et qui pèse 10,7 milliards de dollars (soit 9,26 milliards d’euros ) : les produits éclaircissants, qui visent à blanchir la peau des personnes noires, bénéficient d’une large publicité inspirée de standards de beauté coloniaux, selon lesquels une peau blanche serait plus désirable.

Mais ces crèmes ou lotions, parfois utilisées sur des bébés et de jeunes enfants, constituent un danger de santé majeur, présentant des risques cancérigènes, explique The Guardian. «Les patients à la peau noire ont un SPF naturel d’environ 15, simplement grâce à leur peau pigmentée. En supprimant cette mélanine [avec des crèmes éclaircissantes], ils suppriment en réalité la protection naturelle», explique Ncoza Dlova, cheffe du département de dermatologie à l’Université du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud.

La dermatologue travaille actuellement avec ses collègues sur un article scientifique répertoriant plus de cinquante-cinq cas de cancers déclarés chez des femmes ayant utilisé ce type de produits cosmétiques, et appelle à une meilleure réglementation.

Presque chaque jour, elle reçoit dans sa clinique de Durban (Afrique du Sud) une personne souffrant de problèmes de peau liés à cet usage: «Toutes ne sont pas atteints d’un cancer de la peau… Elles viennent avec des infections fongiques résistant aux traitements habituels. Elles présentent des boutons, appelés acné induite par les stéroïdes, ainsi que de la rosacée. Certaines présentent des vergetures permanentes; toutes ces complications sont extrêmement fréquentes.»

Produits cancérigènes

Parmi les produits toxiques contenus dans ces crèmes blanchissantes, on compte notamment l’hydroquinone –interdite en Europe et dans certains pays du continent africain, comme l’Afrique du Sud, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire– et des corticostéroïdes. Ces derniers sont utilisés en dermatologie pour traiter les affections cutanées inflammatoires comme l’eczéma, mais ils ont pour effet secondaire d’éclaircir la peau, ce qui a été exploité par les vendeurs de cosmétiques.

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Repéré sur The Guardian

 

 

Léa Polverini

 

 

 

Source : Slate (France) – Le 31 juillet 2025

 

 

 

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