
Les enseignements de la visite que vient d’effectuer le président du Mécanisme national mauritanien de prévention de la torture dans la prison civile de Dar-Naim et la prison pour femmes à Arafat cette semaine à Nouakchott, sont édifiants des conditions insoutenables des prisonniers depuis des décennies.
La population carcérale de Dar-Naim à Nouakchott dépasse aujourd’hui la capacité prévue de 350 avec 635 prisonniers. Une surpopulation qui contraste avec la prison pour femmes d’Arafat qui compte 21 détenues sur une capacité prévue de 40. Ces chiffres confirment le manque d’hygiène de soins de santé et d’assistance psychologique constaté par le président du Mécanisme national de prévention de la torture dans ces deux prisons.
Ils montrent que ces prisons sont confrontées depuis des décennies à des défis structurels importants. Environ 50 pour cent des détenus sont en attente de jugement. Ces prisons manquent de personnel qualifié. La circulation de stupéfiants, armes et argent liquide est fréquente dans certaines zones. Les prisonniers vivent en promiscuité notamment les hommes. Des témoignages font état de pratiques inhumaines. C’est la sécurité de la capitale qui est menacée par des prisonniers qui contrôlent même certains quartiers périphériques. Les observateurs craignent que cette visite de routine aboutisse aux mêmes résultats que les années précédentes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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