Mauritanie : un jeune ancien esclave obtient son baccalauréat à Dakar

Trust Magazine  – De l’enfer de l’esclavage au triomphe scolaire : Yarga, jeune ancien esclave libéré par Biram Dah Abeid, a décroché ce lundi 7 juillet 2025 son baccalauréat au Sénégal.

Un symbole d’espérance et de résilience. Yarga, jeune Mauritanien autrefois réduit en esclavage, vient de franchir une étape historique dans son parcours de vie en obtenant ce diplôme, marquant la victoire de la dignité sur l’oppression.

Libéré en 2011 grâce à l’engagement de Biram Dah Abeid et de son mouvement anti-esclavagiste IRA (Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste), Yarga avait été adopté et élevé comme un fils par Biram et son épouse, Leila Ahmed. Aujourd’hui, il incarne l’espoir d’une génération déterminée à briser définitivement les chaînes de l’injustice et à se reconstruire grâce à l’éducation.

Dans une déclaration émouvante, Biram Dah Abeid a salué la réussite de « ces deux enfants, Yarga et Ahmed Jiddou Dah Abeid (son fils biologique), qui viennent de réussir l’examen du baccalauréat à Dakar ». Il a également rendu un hommage appuyé à Cheikh Brahim Oudaa (maure blanc), « l’humaniste et homme engagé qui a été à l’origine de la libération de Yarga et de son frère Saïd en 2011, en alertant le mouvement IRA », a-t-il rappelé.

Des chaînes à la toge universitaire

En 2011, Yarga n’était qu’un enfant, prisonnier d’un système d’esclavage qui persistait dans l’ombre, malgré son abolition officielle. Né sous le joug de la servitude, il n’avait pour horizon que les murs invisibles de la soumission.

Sa libération a marqué un tournant. Accueilli dans le foyer de Biram Dah Abeid, il a trouvé non seulement un refuge, mais aussi un nouveau départ. Entouré d’amour et encouragé à poursuivre sa scolarité, Yarga a grandi aux côtés des enfants de Biram, partageant les mêmes combats et les mêmes rêves.

Aujourd’hui, son succès au baccalauréat symbolise la victoire de l’éducation sur l’ignorance, de la dignité sur l’oppression.

Un élan national et international de félicitations

Partout, les messages de félicitations affluent pour célébrer cette réussite. De nombreuses voix saluent les efforts du couple Dah Abeid, « pour leur engagement indéfectible en faveur de l’éducation et de l’intégration sociale de Yarga », ainsi que pour le combat plus large qu’ils mènent contre l’esclavage en Mauritanie.

L’héritage d’un combat

Le parcours de Yarga rappelle que, malgré les avancées légales, la lutte contre l’esclavage demeure une urgence en Mauritanie. Son histoire prouve que, derrière chaque enfant libéré, se cache un potentiel immense qui ne demande qu’à éclore.

Vers l’enseignement supérieur

Avec son baccalauréat en poche, Yarga ambitionne désormais de poursuivre ses études supérieures afin de contribuer, à son tour, à la défense des droits humains et à l’émancipation de sa communauté.

De l’enfer de l’esclavage au sommet des études, le parcours du jeune Yarga nous offre une leçon d’humanité et de courage. Une victoire qui inspire tous ceux qui vivent encore sous le joug de l’esclavage et qui résonne comme un appel à la liberté, particulièrement dans son pays d’origine, la Mauritanie, où les séquelles de l’esclavage demeurent persistantes malgré les lois successives adoptées pour l’éradiquer.


Le jeune Yarga


Biram Dah Abeid et sa famille

 

 

Grand Thiam

 

 

Source : Trust Magazine – (Le 07 juillet 2025)

 

 

 

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