Mauritanie : la BAD mise sur les PME pour stimuler emploi et formation pro

Agence Ecofin – Dans un contexte de ralentissement économique et de chômage élevé des jeunes, la Mauritanie cherche à activer de nouveaux leviers pour garantir une croissance inclusive, renforcer le tissu entrepreneurial local et favoriser l’insertion des femmes dans l’économie.

Dans un communiqué de presse publié vendredi 27 juin à Abidjan, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé avoir approuvé une facilité de financement de 25,5 millions d’euros (30 millions de dollars) en faveur de la Générale de Banque de Mauritanie (GBM), une institution systémique dédiée aux PME. Destiné aux entreprises locales, particulièrement celles dirigées par des femmes, cet appui vise à financer l’import d’équipements pour des secteurs prioritaires tels que l’énergie, la pêche, l’agro-industrie ou les télécoms.

Concrètement, les PME bénéficieront d’une liquidité renforcée et d’une meilleure sécurisation de leurs crédits commerciaux. Leila Boumatou, directrice générale de GBM, a salué ce partenariat : « cette initiative va au-delà des avancées financières, elle constitue un véritable levier de croissance inclusive. Elle donne à nos entrepreneurs, en particulier aux femmes, les moyens de transformer des ambitions locales en résultats concrets… en soutenant les PME dirigées par des femmes, en favorisant l’innovation industrielle et en contribuant à bâtir une économie mauritanienne plus résiliente ».

En 2021, une étude publiée sur ResearchGate révélait que les PME mauritaniennes représentent près de 80 % du tissu économique et constituent l’une des principales sources de création d’emplois, soit 45,8 %. Pourtant, selon la Banque mondiale, elles ne reçoivent qu’environ 12 % des prêts bancaires, contre 88 % pour les grandes entreprises.

L’initiative de la BAD entend corriger ce déséquilibre pour améliorer l’accès au financement des petites structures, moteur potentiel d’un développement plus équitable. En renforçant la capacité de la GBM à soutenir ces acteurs économiques, l’institution panafricaine espère stimuler l’investissement local, favoriser la montée en compétences des entrepreneurs et créer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes et les femmes.

La suite dépendra de la capacité des institutions financières à accompagner ces entreprises au-delà du crédit, en renforçant leur gestion, leur accès à la formation professionnelle et leur intégration aux chaînes de valeur locales. Dans la sous-région, des initiatives similaires menées au Maroc ou au Sénégal ont montré qu’un appui combinant financement et renforcement des compétences peut doubler les taux de survie des PME après deux ans. Pour la Mauritanie, il s’agit désormais de faire de ces soutiens un levier durable d’inclusion économique.

Félicien Houindo Lokossou (stagiaire)

Source : Agence Ecofin

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile