
L’exclusion des avocats de certaines étapes clés de la procédure pénale qui vient d’être adopté par le gouvernement présente des limites notables dans mise en œuvre de la réforme de la justice. C’est l’indépendance judiciaire fragile depuis 2019 qui est pointée du doigt par les observateurs.
Secret de polichinelle. Le pouvoir judiciaire reste influencé par l’exécutif depuis 1960. Ce qui compromet l’impartialité des décisions de justice. La nouvelle procédure pénale est un véritable casse-tête des avocats qui seront absents dès les premières heures de garde à vue laissant planer des conditions difficiles de détentions mais surtout qu’ils devront faire face à un interprétariat quasi-inexistant pour les non arabophones.
Et sur un autre plan, malgré des lois criminalisant l’esclavage, ce fléau héréditaire chez les harratines persiste dans plusieurs régions du pays. Et puis la culture d’impunité autour des violences faites femmes est loin d’être résolue à cause du blocage politique à l’Assemblée nationale sur les viols des femmes et des filles. Enfin la Mauritanie est pratiquement le seul pays subsaharien qui n’a pas aboli la peine de mort, toujours prévue par le code pénal. L’application de la Charia y est pour beaucoup.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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