Avec une croissance de plus 5 pour cent en 2024, la Mauritanie dépasse la moyenne mondiale et à fortiori subsaharienne. C’est la conclusion de la Banque mondiale dans son rapport de 2025.
Les observateurs ne sont pas dupes de ce paradoxe mauritanien. Cette croissance économique de plus de 5 pour cent en 2024 masque des réalités sociales et structurelles plus préoccupantes et sur lesquelles la Banque mondiale ferme presque les yeux. Cette richesse mauritanienne grâce à l’exploitation de ses ressources naturelles (fer, or, gaz, cuivre et bientôt l’uranium et les phosphates), ne se traduit pas toujours par une amélioration tangible des conditions de vie des populations. Une grande partie de la population active, notamment les jeunes, reste sans emploi ou sous-employée, et l’accès aux services de base (santé, éducation, eau) demeure limité dans de nombreuses zones rurales.
Malgré les revenus miniers, la Mauritanie dépend encore largement de l’aide internationale pour financer ses infrastructures et ses programmes sociaux. C’est la mal gouvernance exacerbée par la corruption même des proches du pouvoir, qui est pointé du doigt. La croissance économique donne ainsi l’illusion d’un progrès rapide, mais sans réformes structurelles profondes et une meilleure redistribution des richesses, elle risque de creuser davantage les fractures sociales.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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