Comment les réseaux sociaux sont devenus des machines à radicaliser favorisant l’extrême droite

Les plateformes numériques valorisent le contenu choquant, clivant, émotionnel –pas celui qui éclaire ou nuance. Résultat: elles deviennent des incubateurs de radicalité, où l'extrême droite prospère.

Slate  – Le 10 juin 2025, le président Emmanuel Macron déclarait vouloir interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, appelant de ses vœux une législation européenne sur le sujet. L’association entre violence et accès des jeunes aux technologies numériques est un lieu commun inépuisable, repris par chaque génération à son heure, et qui favorise les instrumentalisations politiques tous azimuts, mais la conjoncture mondiale actuelle ne rend pas illégitime les inquiétudes sur la radicalisation en ligne.

Notre vie numérique est indexée sur les algorithmes, dont les règles bien souvent nous échappent. Les plateformes sur lesquelles nous évoluons décident de ce que nous voyons, de ce que nous ne voyons pas, essayent de deviner ce que nous aimerions voir, mais surtout valorisent le contenu chargé émotionnellement, polarisant, sensationnel et généralement radical. Les internautes se retrouvent piégés dans des chambres d’écho taillées à leur mesure, qui favorisent les biais de confirmation.

Ce terreau est particulièrement fertile pour le populisme, le complotisme et l’extrême droite. La pandémie de Covid-19 et l’explosion de discours antivax qui ont émergé dans la foulée est un cas d’école, qui a marqué une radicalisation en ligne massive de personnes dont la peur et les incertitudes premières ont été instrumentalisées, les poussant à évoluer peu à peu dans des bulles numériques de plus en plus conspirationnistes, qui ont eu tôt fait de se ranger à l’extrême droite.

En fait, les algorithmes ne sont pas conçus pour nous éduquer, nous informer ou équilibrer les points de vue, mais pour retenir notre attention et nous garder en ligne aussi longtemps que possible, explique le magazine The Insider. De façon très cynique, le contenu même proposé sur les plateformes n’est pas l’affaire de ces dernières tant que la machine à clic tourne, et il s’avère que ce qui fait le mieux cliquer ou scroller, c’est l’outrance.

Créer des bulles de radicalisation

Avant même que l’entrepreneur d’extrême droite Elon Musk ne rachète Twitter, la société avait mené une étude interne montrant que les tweets de politiciens et de médias de droite étaient plus susceptibles d’être amplifiés que les sources de gauche, parfois jusqu’à un facteur quatre. L’écart s’est considérablement amplifié depuis la mainmise de Musk sur la plateforme, désormais place forte des extrêmes droites mondiales, et corrélativement désertée par de nombreux médias.

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Repéré sur The Insider

 

 

Léa Polverini

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

 

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