Blanchiment d’argent : la Côte d’Ivoire sur la liste européenne des pays à « haut risque »

La Commission européenne a inscrit, mardi 10 juin, cinq pays africains dont la Côte d’Ivoire sur la liste des pays à « haut risque ». Elle lui reproche son vide législatif en matière d’infraction de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

Le Monde  – Les efforts d’Abidjan n’ont pas suffi à rassurer la Commission européenne. Bruxelles a placé, mardi 10 juin, la Côte d’Ivoire dans sa liste des pays à « haut risque » en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. La Commission souligne le manque de transparence dans les transactions bancaires réalisées dans ce pays et le peu de sanctions concrètes sur les contrevenants. Sur dix nouveaux entrants sur cette liste, quatre autres sont africains : l’Algérie, l’Angola, le Kenya et la Namibie.

Bruxelles, qui salue toutefois « l’engagement et les progrès déjà accomplis par la Côte d’Ivoire », estime que le pays devrait notamment « renforcer le recours à la coopération internationale », « améliorer la supervision (…) des entreprises et professions non financières désignées » et « améliorer la vérification et l’accès aux informations fondamentales (…), et en appliquant des sanctions en cas d’infraction ».

Dans le détail, la Côte d’Ivoire se voit reprocher un vide législatif en matière d’infraction de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Le délit d’initié et la manipulation de marché ne sont, par exemple, pas considérés comme une infraction pénale au regard du droit ivoirien. Tout comme le financement d’une organisation terroriste.

« Pas d’impact sur l’aide humanitaire de l’UE »

En outre, les sanctions de l’ONU comme le gel des avoirs ne sont pas appliquées correctement. Des failles qui valent à Abidjan d’être régulièrement cité comme un point de collecte de fonds pour le Hezbollah, classé comme organisation terroriste par l’Union européenne. Selon l’Overseas Security Advisory Council — une instance rattachée au département d’Etat américain — certains membres de la communauté libanaise en Côte d’Ivoire sont « connus pour fournir un soutien financier au Hezbollah ». Plus largement, une partie importante des chiites installés dans le pays, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, contribuent indirectement à cet effort via la zakat — une aumône religieuse prélevée de manière informelle.

En conséquence, les échanges financiers avec la Côte d’Ivoire seront soumis à des contrôles renforcés de la part de l’UE. En mai 2024, Bruxelles a mis en place de nouveaux instruments institutionnels et légaux, notamment avec la création d’une Autorité de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, « qui dispose de pouvoirs de surveillance directe et indirecte sur les entités assujetties à haut risque du secteur financier ».

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Source : Le Monde

 

 

 

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