
Malgré une stabilité institutionnelle relative depuis l’élection du président Mohamed Ould Ghazouani en 2019, la pression monte du côté de la société civile, des jeunes et des classes populaires et de l’opposition qui réclament davantage de justice sociale, d’égalité et de transparence.
L’accession au pouvoir du président Ould Ghazouani a exacerbé la fracture sociale : des clivages historiques entre les différentes communautés (Arabes, Haratines, négro- africains) alimentent des tensions, notamment en raison d’une répartition inégale des richesses et de l’accès limité à l’emploi public. La rhétorique de l’unité nationale et la cohésion sociale n’a pas de sens sans la justice sociale. Les jeunes sont en difficulté. Et les réformes pour l’emploi relèvent plus de discours que des opportunités d’emploi. Plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, mais le manque d’opportunités pousse de nombreux jeunes à envisager l’émigration clandestine.
Les Mauritaniens font toujours face à la hausse des prix des denrées alimentaires et à la détérioration des services publics. Les délestages et les pénuries d’eau dans la capitale et dans les régions sont récurrents. Sur le plan politique, le régime cherche à consolider sa base, mais l’opposition dénonce un verrouillage du jeu démocratique et une justice instrumentalisée. Le spectre de la division de l’opposition plane sur le prochain dialogue.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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