
et l’entrée dans le territoire palestinien de l’aide internationale humanitaire, qui croupit pour l’instant dans les entrepôts du Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire. Mais la marche n’a jamais démarré. Le mouvement a été stoppé net par les autorités égyptiennes, qui ont multiplié les arrestations, parfois violentes, les expulsions et les refoulements à l’aéroport.
– Les militants de la marche internationale pour Gaza, partis du Caire, s’étaient fixé pour objectif d’atteindre, à partir du dimanche 15 juin, les environs de l’enclave palestinienne, soit le terminal de Rafah, du côté égyptien. Leur mot d’ordre : la levée du blocus israélienCe projet a fait converger vers l’Egypte, à partir du jeudi 12 juin, des centaines d’étrangers, notamment de pays européens. Les organisateurs avaient refusé, de façon ostentatoire, qu’une délégation égyptienne se joigne à la marche, dans l’espoir de rassurer le pouvoir cairote, qui voit dans les mobilisations propalestiniennes un danger pour sa stabilité.
La priorité des participants encore présents en Egypte consiste désormais à obtenir la libération des militants qui ont été arrêtés – le chiffre exact n’est pas connu – et un soutien des ambassades pour le rapatriement de ceux qui ont été blessés. La volonté de négocier un feu vert des autorités égyptiennes reste affichée, mais, vu la multitude de signaux négatifs, ces efforts semblent, à l’évidence, condamnés.
Interpellations dans les hôtels
« C’est en train de s’effondrer », constatait un participant, samedi, une journée particulièrement anxiogène. Plusieurs témoignages ont fait état, ce jour-là, de filatures dans les rues du Caire et d’arrestations, y compris dans les hôtels. Des sources gouvernementales ont affirmé au site d’information égyptien Mada Masr qu’aucun activiste ne serait autorisé à Rafah, pour des raisons de souveraineté et de sécurité. Les autorités israéliennes avaient pressé l’Egypte, en amont, de bloquer l’action propalestinienne.
Face à cette répression, des participants ont choisi de regagner leur pays. D’autres ne peuvent le faire : les passeports d’une trentaine d’entre eux ont été prétendument perdus par la police après avoir été confisqués, selon Melanie Schweizer, porte-parole de la délégation allemande. D’autres, encore, ont été expulsés. Pour ménager leur image dans le monde arabe, très solidaire des Gazaouis, les autorités n’ont pas formellement interdit la marche. Elles ont fait valoir qu’une mobilisation sur leur territoire nécessitait une « autorisation préalable », tout en refusant de l’accorder formellement aux organisateurs, qui ont pourtant multiplié les contacts, en amont de l’événement, avec les représentations égyptiennes à l’étranger.
Après de premiers refoulements à l’aéroport et interpellations, parfois en pleine nuit, dans des hôtels du Caire, la marche a été entravée vendredi. Le départ en bus, vers El-Arich, dans le Sinaï, une zone dont l’accès est interdit sans permis aux non-résidents, a été annulé. De petits groupes ont toutefois pris la route vers le canal de Suez, qui mène au Sinaï. Des centaines de personnes, peut-être plus de mille, ont été interceptées à deux péages à quelques dizaines de kilomètres du Caire.
« Chaos et violence »
« La police a confisqué nos passeports pendant plusieurs heures. Quand elle nous les a rendus, une partie des gens ont décidé de retourner au Caire ; d’autres ont voulu rester, pour une action symbolique, pacifique. L’ambiance était bon enfant. La police nous a encerclés, puis a fait pénétrer des voyous violents, munis de bâtons, de cravaches. Ils ont jeté sur la foule des bouteilles d’eau », rapporte Jordan (il a souhaité rester anonyme), membre de la délégation française.
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