Mauritanie : la marginalisation des quartiers populaires à Nouakchott est un secret de polichinelle 

Ces quartiers, souvent qualifiés de précaires, ont émergé à partir des années 70 avec l’arrivée de populations fuyant la sécheresse. Aujourd’hui avec une migration importante de subsahariens en particulier des Sénégalais et des Maliens, près d’un tiers des habitants de la capitale vivent dans ces zones, appelées KEBBA et GAZRA, qui se caractérisent par un accès limité aux infrastructures et aux services essentiels. Le gouvernement a mis en place un plan d’urgence, surnommé le « plan banlieue » pour moderniser la capitale. Cependant, ce plan suscite des doutes quant à son efficacité.

C’est surtout la marginalisation du quartier populaire SOCOGIM BAGDAD qui compte en grande majorité des subsahariens qui est pointé du doigt par les observateurs. Cet abandon par rapport à d’autres quartiers est révélateur d’une politique discriminatoire qui ne date pas d’aujourd’hui. C’est l’ADN du gouvernement depuis 2019. Pas étonnant que ce quartier ait enregistré plusieurs expulsions ces deux derniers mois.

 L’absence de régulation et de présence policière favorise la criminalité et les conflits sociaux. La présence de réseaux de trafic de drogue est un secret de polichinelle. Les coupures d’électricité et de pénurie d’eau caractérisent ce quartier. Les habitants ne veulent pas seulement des routes, des lampadaires, des écoles et des centres de santé mais aussi une meilleure sécurité, une police de proximité, et des opportunités éducatives et professionnelles. La question de leur intégration à la ville reste problématique.