Au Mali, les détentions et tortures secrètes de civils par le groupe russe Wagner

Le MondeEnquête – « Le Monde », Forbidden Stories et des médias partenaires ont enquêté sur les arrestations arbitraires de Maliens par des mercenaires russes. Ils révèlent la présence d’au moins six bases où ils ont secrètement persécuté ceux qu’ils détenaient illégalement.

« Dieu merci pour la survie. » Quand il raconte ce qu’il a traversé, Nawma remercie souvent le Ciel de lui avoir laissé la vie sauve, contrairement aux cinq hommes égorgés sous ses yeux par des mercenaires du groupe russe Wagner, le 31 juillet 2024.

Ce jour-là, ces supplétifs de l’armée malienne font un nouveau passage dans son village de Toulé, dans le centre du Mali. Ils cherchent des djihadistes ou leurs complices présumés. Cet imposant épicier peul d’une cinquantaine d’années, père de huit enfants, a beau jurer n’avoir aucun lien avec eux, il est quand même arrêté dans sa petite boutique et embarqué dans leur camp de Nampala, à une quinzaine de kilomètres de là.

Sur place, il est emmené dans un bâtiment en béton, où sont détenus d’autres prisonniers. Il est entièrement déshabillé, puis séquestré nu dans une cabine de douche, dont il est plusieurs fois sorti pour être interrogé et torturé. Ses geôliers enfoncent un mouchoir dans sa bouche qu’ils gorgent d’eau jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Mettent une chaise sur son corps allongé au sol et s’assoient dessus. Lui brûlent la peau de la hanche avec un briquet.

« Dieu merci pour la survie. » Quand il raconte ce qu’il a traversé, Nawma remercie souvent le Ciel de lui avoir laissé la vie sauve, contrairement aux cinq hommes égorgés sous ses yeux par des mercenaires du groupe russe Wagner, le 31 juillet 2024.

Ce jour-là, ces supplétifs de l’armée malienne font un nouveau passage dans son village de Toulé, dans le centre du Mali. Ils cherchent des djihadistes ou leurs complices présumés. Cet imposant épicier peul d’une cinquantaine d’années, père de huit enfants, a beau jurer n’avoir aucun lien avec eux, il est quand même arrêté dans sa petite boutique et embarqué dans leur camp de Nampala, à une quinzaine de kilomètres de là.

Sur place, il est emmené dans un bâtiment en béton, où sont détenus d’autres prisonniers. Il est entièrement déshabillé, puis séquestré nu dans une cabine de douche, dont il est plusieurs fois sorti pour être interrogé et torturé. Ses geôliers enfoncent un mouchoir dans sa bouche qu’ils gorgent d’eau jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Mettent une chaise sur son corps allongé au sol et s’assoient dessus. Lui brûlent la peau de la hanche avec un briquet.

« Ils m’ont aussi frappé à la tête jusqu’à ce que je perde connaissance. J’ai perdu beaucoup de sang », témoigne-t-il en montrant une cicatrice sur son front. Au bout de quatre jours, il est enfin libéré, sans davantage d’explications, mais profondément marqué par ce qu’il a subi.

« Dieu merci pour la survie. » Quand il raconte ce qu’il a traversé, Nawma remercie souvent le Ciel de lui avoir laissé la vie sauve, contrairement aux cinq hommes égorgés sous ses yeux par des mercenaires du groupe russe Wagner, le 31 juillet 2024.

Ce jour-là, ces supplétifs de l’armée malienne font un nouveau passage dans son village de Toulé, dans le centre du Mali. Ils cherchent des djihadistes ou leurs complices présumés. Cet imposant épicier peul d’une cinquantaine d’années, père de huit enfants, a beau jurer n’avoir aucun lien avec eux, il est quand même arrêté dans sa petite boutique et embarqué dans leur camp de Nampala, à une quinzaine de kilomètres de là.

Sur place, il est emmené dans un bâtiment en béton, où sont détenus d’autres prisonniers. Il est entièrement déshabillé, puis séquestré nu dans une cabine de douche, dont il est plusieurs fois sorti pour être interrogé et torturé. Ses geôliers enfoncent un mouchoir dans sa bouche qu’ils gorgent d’eau jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Mettent une chaise sur son corps allongé au sol et s’assoient dessus. Lui brûlent la peau de la hanche avec un briquet.

« Ils m’ont aussi frappé à la tête jusqu’à ce que je perde connaissance. J’ai perdu beaucoup de sang », témoigne-t-il en montrant une cicatrice sur son front. Au bout de quatre jours, il est enfin libéré, sans davantage d’explications, mais profondément marqué par ce qu’il a subi.

Aujourd’hui, Nawma est réfugié dans un camp de Mbera, en Mauritanie, comme des dizaines de milliers de ses compatriotes ayant fui les violences dans leur pays. C’est là que l’organisation de journalistes Forbidden Stories, Le Monde et d’autres médias partenaires l’ont rencontré courant mai, dans le cadre d’une enquête conjointe sur les détentions secrètes de civils par des mercenaires russes au Mali.

Il s’agit d’une suite du Projet Viktoriia, autre enquête menée par le même consortium journalistique sur le système carcéral en Russie et en Ukraine occupée. Bien que les contextes soient très différents, les mêmes schémas y sont dupliqués : arrestations arbitraires, séquestration, torture – parfois jusqu’à la mort.

Durant ses trois ans et demi de présence au Mali, entre décembre 2021 et le 6 juin 2025, date à laquelle il a officiellement annoncé son départ du pays pour être remplacé par Africa Corps, le nouveau dispositif du ministère russe de la défense dévolu à l’Afrique, le groupe Wagner a commis d’innombrables exactions et tueries : exécutions par balles, immolations par le feu, décapitations…

Le bilan humain précis est difficile à dresser, mais au moins plusieurs centaines de Maliens, en particulier des membres des communautés peule et touareg, respectivement assimilées aux groupes djihadistes et indépendantistes, ont été tuées par les « Wagnériens ».

Frappés à coups de câbles électriques

 

Quand ils ne sont pas liquidés, certains sont arrêtés puis détenus par des paramilitaires russes en dehors de tout cadre légal et du contrôle des autorités maliennes, pour plusieurs jours, semaines, voire mois. Le Monde, Forbidden Stories et les médias partenaires ont identifié au moins six bases de l’armée malienne dans lesquelles des civils ont été séquestrés depuis début 2022 : Bapho, Kidal, Nampala, Niafounké, Sévaré, et Sofara. Plusieurs autres ont aussi pu servir de lieux de détention, au gré des zones où les mercenaires russes opèrent.

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Source : Le Monde

 

 

 

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