
Le féminicide de Hawa Traoré continue de susciter une indignation nationale et sur les réseaux sociaux. Ce viol et ce meurtre relancent en même temps le débat sur la protection des femmes contre les violences sexistes en Mauritanie.
Le premier enseignement c’est l’absence de lois criminalisant le viol et les violences sexistes. La Mauritanie ne dispose toujours pas d’une législation spécifique pour protéger les femmes contre ces crimes, malgré les appels répétés des organisations féministes.
Le meurtrier présumé de Hawa Traoré est toujours en fuite, à cause de la négligence de la police et du parquet ce qui met en lumière les failles du système judiciaire et sécuritaire. C’est le deuxième enseignement. Le troisième enseignement est relatif à la mobilisation citoyenne et féministe. Les observateurs rappellent que des manifestations ont eu lieu à Nouakchott pour exiger justice et l’adoption de la loi Karama, qui vise à criminaliser le viol et les violences basées sur le genre.
En réalité il s’agit d’un problème systémique. Ce féminicide n’est pas un cas isolé. En 2024, 366 cas de viols ont été recensés en Mauritanie, dont 225 concernaient des filles mineures. C’est le quatrième enseignement. Et enfin l’exigence de réformes législatives. C’est le cinquième enseignement. La société civile réclame des mesures concrètes, notamment des refuges, des lignes d’urgence et un soutien psychologique et juridique pour les victimes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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