
Le 360.ma – À quelques jours de la Tabaski, les salons de tatouage au henné ne désemplissent pas. Dans l’un de ces centres à Sonfonia, de jeunes autodidactes transforment chaque main en œuvre d’art. Reportage au cœur d’un univers où tradition, beauté et minutie font bon ménage.
Il est à peine 11 heures du matin que dans un salon de fortune à Sonfonia, l’odeur florale du henné frais se mêle aux éclats de rire et au brouhaha des discussions.
Les clientes, toutes venues se faire tatouer pour la Tabaski, s’entassent sur des bancs, de quoi procurer à Alpha Camara, artiste dessinateur, un fort sentiment de joie. «Chaque année, à quelques jours de la fête c’est la ruée vers ce salon. Certaines viennent parfois dès 8 heures pour être parmi les premières. La Tabaski, c’est aussi une fête de la beauté. Le henné est indispensable!».
Son cône de henné à la main, Alpha Camara s’applique à tracer avec une précision chirurgicale les lignes délicates sur la peau d’une jeune fille: courbes élégantes, fleurs épanouies, pointillés… l’artiste en herbe n’utilise ni règle ni modèle. Tout est le fruit de son imagination créative. «Je me laisse inspirer par la forme de la main, l’humeur de la cliente… chaque dessin est unique. C’est un travail où il est interdit de se tromper. Mais nous sommes habitués. Pour décorer pieds et mains, il faut entre 1h30 minutes et 2 heures de travail».
Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)