Et la malheureuse Awa alors ? / Par Tijane BAL

C’est un fait. L’assassinat d’Awa a moins ému dans certains cénacles que l’accolade d’Abidjan.

Les « heureux du monde », les puissants du moment passionneraient-ils davantage ? S’agirait-il d’une indifférence née de la répétition? Ou encore est-il plus aisé de condamner une femme, même pour un épiphénomène, que l’assassinat d’une femme, par définition plus horrible ? Cela étant, en cherchant un peu, il doit bien se trouver un fil reliant les 2 choses : le bruyant quoiqu’ insignifiant opprobre et la froide indifférence.

Dans les 2 cas, un imaginaire enraciné, peu combattu, des comportements et actes qu’il génère (dont, on le voit, le fémicide) font de la femme et des femmes, objet de fantasmes, proies et exutoires. Les « dérives » sont d’autant plus fréquentes qu’elles sont peu voire pas sanctionnées. Du moins à la hauteur des faits. Maigre consolation, nos pays n’ont pas l’apanage de cette horreur. Cela étant, « nous »n’avons pas attendu le misogynisme d’Andrew Tate ou le masculinisme débridé de Trump pour être coutumier de certaines tragédies.

D’où vient le fossé entre des sociétés qui célèbrent et sacralisent la mère et en leur sein une telle pregnance de la violence ciblant les femmes et une représentation si couramment péjorative de certaines d’entre elles ?

Un rappeur noir américain a coutume de dire : si vous pensez des choses extrêmement négatives des femmes, notez-les et remettez-les à votre mère. Un bon conseil.Oui, pensez à votre mère avant si vous n’êtes pas naturellement capables de respect pour le respect.

 

 

 

Tijane BAL pour Kassataya.com

 

 

 

 

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