
Le Calame – L’opposant Ahmed Ould Samba a été condamné à un an de prison, dont huit mois fermes, par la chambre correctionnelle du tribunal de Nouakchott-Ouest, ce jeudi 29 mai.
Le ministère public avait requis la peine maximale soit deux ans à l’encontre de l’opposant, poursuivi pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. Dans une publication controversée, Ahmed Ould Samba avait accusé le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de mener des politiques « racistes et corrompues ».
La défense d’Ould Samba qui n’a pu obtenir de liberté provisoire pour son client qualifie cette condamnation de « grave violation » de la Constitution, en contradiction avec ses articles garantissant la liberté d’opinion, d’expression et de pensée.
Ahmed Ould Samba est en détention préventive depuis le 16 janvier 2025, accusé d’avoir « insulté le Président de la République » dans un post Facebook, selon son équipe de défense.
Les conseils de l’inspecteur des finances avaient déclaré en avril dernier dans un long communiqué que le détenu, un activiste connu pour ses positions critiques, accusé d’avoir fait un commentaire personnel sur les politiques du président, que l’affaire est « politisée » et basée sur une interprétation large des textes juridiques.
Ils avaient estimé que « la procédure judiciaire a été entachée d’irrégularités manifestes », notamment la prolongation arbitraire de la période de détention provisoire et le retard dans le renvoi devant le tribunal malgré l’absence de nouvelles preuves, en violation de l’article 351 du code de procédure pénale, qui exige que « les prévenus accusés de délits de publication soient jugés dans un délai de quelques jours. »
Le collège de défense avait révélé une contradiction dans le traitement par le ministère public d’affaires similaires, puisque des affaires de publication antérieures – y compris une affaire antérieure concernant Ould Samba lui-même – ont été soumises à des procédures de « flagrant délit » qui exigent un procès rapide, alors que son dossier a été traité avec une lenteur injustifiée, prolongeant ainsi sa détention sans jugement.
Le 2 octobre 2024, la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie de Nouakchott a arrêté le militant antiesclavagiste, après qu’il ait dénoncé, dans une publication sur Facebook, des recrutements et des promotions discriminatoires dans la fonction publique mauritanienne. Il a également décrit le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani comme celui qui mène des politiques racistes et corrompues ».
Ces critiques lui ont valu d’être limogé de son poste d’inspecteur des finances dans la fonction publique le 1er octobre 2024, puis d’être arrêté le lendemain.
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