Financial Afrik – Dans un entretien accordé à Ecotranscontinentsafrica , dont nous reproduisons ici la substance, l’économiste Papa Demba Thiam dresse un diagnostic approfondi de la situation actuelle de la Banque africaine de développement (BAD) et des défis auxquels elle est confrontée à l’aube de l’élection de son nouveau président. Présent aux assemblées annuelles de la BAD, qui se tiennent à Abidjan (27-30 mai 2025), l’économiste et financier arpente les couloirs de l’hôtel Sofitel Ivoire à la rencontre des gouverneurs, leur expliquant la nature des offres programmatiques de Ould Tah pour chacun des pays membres, régionaux et non régionaux.
Un tournant stratégique pour la BAD
Selon Thiam, l’élection présidentielle de la BAD intervient dans un contexte géopolitique inédit, marqué par le déclin du multilatéralisme, la fin progressive de l’aide au développement traditionnelle et le désengagement de partenaires historiques, comme les États-Unis, du Fonds africain de développement. Ce contexte impose à la BAD de se réinventer et de passer d’une logique d’assistance à une logique de partenariats stratégiques gagnant-gagnant.
Un changement de paradigme nécessaire
Thiam insiste sur la nécessité d’un leadership stratégique capable de transformer la BAD en une institution proactive, alignée sur les besoins des économies africaines. Il s’oppose à l’idée d’un président gestionnaire et plaide pour un dirigeant doté d’une vision claire du développement endogène, maîtrisant l’ingénierie financière, les politiques publiques et les mécanismes de mobilisation du secteur privé.
Les raisons d’un soutien
Thiam soutient sans équivoque la candidature du Dr. Sidi Ould Tah, qu’il considère comme le seul à incarner cette vision transformatrice. Ancien dirigeant de la BADEA, Sidi Ould Tah a démontré, selon lui, une capacité à structurer des offres de programmes solides, à rassembler des expertises et à développer un modèle innovant de financement basé sur des grappes de projets intégrés.
Vers une autonomie stratégique africaine
Thiam prône un modèle de financement sui generis, reposant sur la capacité des États africains à concevoir, planifier et mettre en œuvre leurs propres projets structurants. Il met l’accent sur l’exploitation des chaînes de valeur locales, la transformation industrielle des ressources et la création de marchés émergents africains.
Le rôle central de la BAD dans l’avenir du continent
La BAD, selon Thiam, doit devenir l’acteur pivot de l’industrialisation africaine et du financement du développement inclusif. Elle doit être en mesure de piloter des politiques économiques structurantes dans chaque État membre, contribuant ainsi à la réalisation concrète de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Face à une conjoncture internationale instable, l’avenir de la BAD et son impact sur le développement du continent reposent sur l’élection d’un président visionnaire, stratège et capable de rupture avec le statu quo. Pour Papa Demba Thiam, ce leader est tout trouvé : Dr. Sidi Ould Tah.
Source : https://eco.transcontinents.africa/article/97b959bf-a968-461c-9fe0-9eee1dc6fc46
Source : Financial Afrik
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