Mauritanie : l’Autorité nationale contre la corruption, une fuite en avant du gouvernement face à l’évasion fiscale 

La création d’une autorité nationale est au cœur de la loi contre la corruption en Mauritanie qui vient d’être adoptée par le parlement. Elle vise à incriminer la corruption sous toutes ses formes et faciliter la coopération internationale pour le recouvrement des avoirs mal acquis. 

Pour les observateurs cette nouvelle loi remaniée est encore une fois considérée comme un enfumage politique pour la simple raison que son application reste problématique.L’action gouvernementale ne suffit pas même avec la mise en place d’une autorité nationale. Les lois anticorruptions sont souvent mal appliquées, et les fonctionnaires impliqués dans des affaires de corruption bénéficient d’une impunité quasi totale. Le pouvoir judiciaire est perçu comme corrompu, avec des pots-de-vin échangés pour obtenir des décisions favorables. Les affaires de corruption sont rarement poursuivies.

Et puis cette loi exclut certaines figures influentes, comme le président du parlement et les députés, de l’obligation de déclaration du patrimoine, ce qui suscite des controverses. Les pots-de-vin sont courants pour l’obtention de permis et de licences, et les entreprises doivent souvent opérer de manière informelle.

Les révélations récentes de la Banque Mondiale sur l’évasion fiscale provenant des deux secteurs clés de l’économie, la pêche et les mines de 660 millions de dollars, confirment l’ampleur de la corruption en Mauritanie Les démantèlements de réseaux de trafic de drogue, de médicaments hallucinogènes, d’alcool s’inscrivent dans la même fuite avant du gouvernement.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 mai 2025)

 

 

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile