La mort du rappeur français Werenoi, à 31 ans, en pleine gloire

De son vrai nom Jérémy Bana Owona, l’artiste, mort samedi 17 mai à Paris, était le plus gros vendeur de disques en France en 2023 et en 2024, selon le Syndicat national de l’édition phonographique.

Le Monde – Le monde de la musique, et en particulier du rap, est sous le choc : le rappeur français Werenoi, plus gros vendeur de disques en France en 2023 et en 2024 selon le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), a été fauché en pleine jeunesse et en pleine gloire.

Son troisième album, Diamant noir, publié le 10 avril, avait rejoint dès sa sortie la première place du Top Album comme ses deux premiers, Carré en 2023 et Pyramide en 2024. Mort samedi 17 mai à 5 heures du matin, à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris, il devait jouer le soir même à Lyon. Il avait 31 ans.

Sa santé s’était considérablement dégradée la veille mais les causes de sa mort ne sont toujours pas officiellement connues. Après l’annonce de son décès par un post, sur le réseau social X, de son producteur Babs, du label indépendant PLR, les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir, du rappeur marseillais SCH par un simple « R.I.P. » (du latin « Requiescat In Pace », « qu’il repose en paix ») sur Instagram à son ami footballeur du Bayern Munich Sacha Boey, en passant par le chanteur Pascal Obispo, qui l’avait accompagné au piano pour le morceau Chemin d’or lors de son Zénith, à Paris en septembre 2023.

Werenoi, de son vrai nom Jérémy Bana Owona, était né le 30 janvier 1994 à Melun, en Seine-et-Marne, de parents originaires du Cameroun. Il a ensuite grandi à Montreuil, en Seine-Saint-Denis mais, tout au long de sa courte carrière, de son premier morceau diffusé en février 2021, Guadalajara, vu plus de 800 000 fois sur la plateforme vidéo YouTube, à ses derniers tubes en duo avec Gims, Piano, ou Triple V (2025) avec Damso et Ninho, il n’aura laissé filtrer que très peu d’informations sur sa vie. Il le chantait dans le titre Embouteillé, extrait de son dernier album : « Ils se mêlent trop de ma vie/C’est souvent faux c’qui est relayé. »

Cette culture du secret à l’heure de l’hypermédiatisation des artistes sur les réseaux sociaux, en plus d’une écriture rugueuse racontant le quotidien parfois trash de son entourage qu’il appelle « La League », alliées à un flow mélodique, tout cela expliquait son succès. En janvier 2024, il s’était tout de même rendu dans les locaux du quotidien Le Parisien pour expliquer sa démarche : « Je préfère garder ma vie privée pour moi. A trop parler, tu peux dire ce que tu n’as pas envie de dire. Je préfère le mystère. J’en dis assez sur moi dans mes textes. »

Un album tous les ans

Il avait choisi comme nom d’artiste Werenoi d’après son compte Instagram, ouvert en 2015 : l’expression « Ouais Re-Noi » (verlan de noir) était celle, disait-il, dont ses proches et lui se servaient pour se saluer. Il précisait dans Le Parisien que sa démarche n’était pas communautaire. Après la sortie de son premier single, Guadalajara, il avait été signé par AWA, le label de DJ Kore, qui a également grandi à Montreuil, ce qui lui avait valu de figurer sur la bande originale du film En passant pécho (2021), de Julien Royal, sur lequel travaillait DJ Kore, puis sur l’album Persona non grata (2021), de Lacrim.

Werenoi avait alors très vite pris son indépendance en créant son propre label, PLR Music. Distribué par Believe, le jeune rappeur sort un premier EP, Telegram (2022), du nom de la messagerie cryptée. Il contient les singles Solitaire – un des plus sombres et des plus intimistes de sa carrière – et Selfie, en duo avec Maes, tous deux certifiés disques de platine par le SNEP (plus de 100 000 ventes). Puis vient une version augmentée avec le titre 3 Singes avec l’autre détendeur des records de vente en France, Ninho.

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Source : Le Monde – (Le 17 mai 2025)

 

 

 

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