Tchad : interpellation de Succès Masra

Agence de Presse Africaine – L’ancien Premier ministre de transition et leader de l’opposition tchadienne a été interpellé ce 16 mai, quelques jours après un échange houleux avec le sénateur Abderahman Koulamallah autour de l’interprétation de l’Accord de Kinshasa.

Le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra, a été « enlevé manu militari » tôt ce 16 mai, a alerté son vice-président, Dr Ndolembai Njessada, sur Facebook. Une vidéo de caméra de surveillance publiée par ce dernier montre l’ancien Premier ministre de transition entouré par des éléments des forces de l’ordre. Pour l’heure, le motif de cette interpellation n’est pas connu.

Cette arrestation surprise intervient quelques jours après un échange tendu avec le sénateur Abderahman Koulamallah, ancien ministre des Affaires étrangères. Lors du septième anniversaire de son parti, Masra avait appelé le président Mahamat Idriss Déby Itno à « changer de cap pour que le changement voulu par le Peuple devienne réalité », tout en réaffirmant son attachement à l’Accord Toumaï signé à Kinshasa, qui avait permis son retour d’exil.

En réponse, Koulamallah a dénoncé ce qu’il a décrit comme une « réécriture des faits », rappelant que l’accord de Kinshasa, dont il fut l’un des artisans, n’incluait « ni promesses occultes ni engagement de maintien au pouvoir », mais uniquement la levée du mandat d’arrêt contre Masra, une amnistie et la possibilité de participer à la vie politique nationale.

« Le peuple tchadien a tranché. Comme dans toute démocratie, celui qui l’emporte voit son programme appliqué. Revenir aujourd’hui à une logique de coalition reviendrait à fausser le jeu démocratique », a tranché Koulamallah, avant d’ajouter : « La démocratie, ce n’est pas vouloir être Premier ministre à tout prix, c’est savoir perdre avec dignité ».

Masra, figure centrale de l’opposition tchadienne, était arrivé deuxième à la présidentielle de mai 2024 avec 18% des voix. Après avoir reconnu les résultats, il avait ensuite boycotté les élections législatives, se positionnant comme l’un des principaux critiques du régime.

Son arrestation ce 16 mai pourrait marquer une nouvelle escalade dans les tensions politiques au Tchad, alors que le président Déby a récemment annoncé la fin du Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP) et invité les acteurs politiques à concevoir un nouvel organe permanent de dialogue adapté à « la nouvelle ère » du Tchad post-transition.

 

 

 

 

 

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

 

 

 

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