Deutsche Welle – Les Ivoiriens suivent de près la saga judiciaire visant Tidjane Thiam qui préside le plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Les uns s’inquiètent pour la stabilité dans leur pays, les autres regrettent que les candidats déclarés n’aient pas le temps de parler de leur programme de société, le débat politique ayant étant noyé par des querelles politiciennes, s’offusquent ces citoyens interrogés par DW.
« À cinq mois des élections, je n’ai pratiquement pas d’informations sur les candidats, sur leurs projets.On parle plus des personnes que des projets. À cinq mois des élections, nous pouvons dire que cela nous inquiète. Parce que c’est grave » estime un habitant d’Abidjan.
Pour un autre « l’acharnement contre Tidjane Thiam cache les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire que sont la cherté de la vie, le manque de logement, les soucis financiers, l’augmentation des impôts. Le pouvoir en place utilise des artifices pour détourner les Ivoiriens des problèmes de justice. »
Pour un dernier enfin « ce qui se passe actuellement, c’est de la manipulation politique.Parce que normalement, à cinq mois des élections, chaque parti ou chaque candidat devrait présenter ses projets à la nation. Mais, à cinq mois des élections, on constate que le pouvoir est en train de mettre les bâtons dans les roues de son opposant direct ».
Manque de débat autour des progrmmes de société
André Sylvain Konan, journaliste et analyste, estime que si les candidats potentiels ne se bousculent pas pour parler de leurs programmes, c’est bien parce que le programme en période électorale n’est pas vraiment au centre des préoccupations des électeurs.
« Pour de nombreux Ivoiriens, c’est un buzz politique » assure l’expert. Selon lui « la deuxième raison, c’est la personnalité même de Tidjane Thiam. Il a une personnalité quelque peu pertinente, y compris pour les médias. La troisième raison, c’est que très peu de candidats déclarés sont en réalité investis. À part le président Laurent Gbagbo. Qui n’est d’ailleurs pas inscrit sur la liste électorale. La quatrième raison, c’est que le candidat du parti présidentiel, le RHDP, n’a pas encore été connu. Et puis enfin, il faut bien savoir que les programmes n’ont pas toujours été au centre de l’intérêt du grand public en période électorale. C’est dû à l’histoire même de la Côte d’Ivoire ».
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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