Cachemire : l’Inde et le Pakistan sur le pied de guerre

Après l’attentat qui a fait 26 victimes civiles au Cachemire le 22 avril, la région frontalière est sous la menace d’une riposte imminente de l’Inde. Samedi, l’armée pakistanaise a indiqué avoir effectué un essai de lancement de missiles sol-sol.

Le Monde – La riposte militaire est attendue, annoncée, mais personne n’en connaît ni la date, ni l’ampleur. L’Inde a prévenu qu’elle ne laisserait pas impuni l’attentat terroriste perpétré le 22 avril à Pahalgam, au Cachemire indien, contre des touristes. Vingt-six personnes ont été tuées par des hommes armés surgissant des forêts denses de cette région himalayenne, la plus grave attaque contre des civils depuis les attentats de Bombay en 2008 qui avaient fait 175 morts. Le mode opératoire des assaillants, dont l’origine exacte reste indéterminée en l’absence de revendication, a suscité une grande émotion en Inde. Les survivants ont raconté que les terroristes leur avaient demandé de décliner leur religion, exigeant qu’ils récitent les kalimas (prières islamiques des musulmans d’Asie du Sud), avant d’abattre froidement d’une balle dans la tête les hommes hindous.

Dix jours après le drame, la tension entre les deux puissances nucléaires continue de s’accroître. Malgré les appels à la retenue de la communauté internationale, des tirs sont échangés chaque nuit le long de la ligne de contrôle départageant le Cachemire indien du Cachemire pakistanais, région revendiquée par les deux pays rivaux.

 

Par crainte de représailles, Islamabad a commencé à faire évacuer des écoles coraniques proches de la frontière et cibles potentielles de l’armée indienne, et appelle les habitants de la région à stocker de la nourriture « pour deux mois ». Samedi, l’armée pakistanaise a indiqué avoir effectué un essai de lancement de missiles sol-sol. « Le Pakistan a mené aujourd’hui un lancement test réussi du système d’armement Abdali, un missile sol-sol d’une portée de 450 km, a-t-elle rapporté dans un communiqué. Le lancement avait pour objectif d’assurer la préparation opérationnelle des soldats. »

L’Inde, après une série de mesures diplomatiques – suspension d’accords-clés, comme le traité sur le partage des eaux de l’Indus, annulation de visas, renvoi des diplomates –, a décidé de fermer son espace aérien à son ennemi, comme le Pakistan l’avait fait.

Des deux côtés, les rivaux, qui se sont déjà livrés trois guerres depuis la partition de 1947 et la création du Pakistan, se préparent à l’affrontement dans une atmosphère de nationalisme exacerbé. Mardi 29 avril, Narendra Modi, à l’issue d’une réunion de sécurité très médiatisée, a donné son feu vert à une opération militaire, laissant à l’armée « la liberté de décider des cibles, du moment et du mode de la riposte ». Le premier ministre indien a rappelé la détermination de l’Inde « à porter un coup fatal au terrorisme » transfrontalier. Comment ? Tous les analystes militaires sérieux rappellent que les frappes chirurgicales n’ont jamais atteint cet objectif et que l’Inde devra combiner d’autres moyens, militaires, économiques et diplomatiques pour affaiblir le Pakistan.

« Action décisive »

Depuis, au beau milieu des spéculations, Narendra Modi a repris le cours normal de ses activités, semblant même vouloir détourner l’attention des médias en annonçant le 30 avril un recensement des castes, une décision très importante et réclamée par l’opposition, mais décalée par rapport au contexte de préguerre qu’il a installé. Puis il s’est envolé pour le Kerala, dans le sud du pays, pour inaugurer un port international.

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 (New Delhi, correspondante)

 

 

 

Source : Le Monde

 

 

 

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