Mauritanie-Sénégal : la menace jihadiste plane sur Nouakchott et Dakar 

Cette menace djihadiste qui plane notamment à partir de la région de Kayes, au Mali ne date pas d’aujourd’hui. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a multiplié par sept ses actions violentes entre 2021 et 2024. Son objectif est de couper les routes d’approvisionnement vers Bamako et de s’implanter durablement dans ces pays voisins.

Le JNIM, autre groupe djihadiste actif, exploite la porosité des frontières, les liens ethniques transfrontaliers et les inégalités socio-économiques pour tenter de recruter et d’étendre son influence. Le contexte politique au Sénégal avec l’arrivée au pouvoir du parti PASTEF considéré très proche des salafistes fait craindre ce risque d’implantation. La cohésion sociale et les confréries religieuses sont en train d’être écornées par le nouveau régime. Ce qui pourrait rendre vulnérable le régime de Diomaye-Sonko même si la compétence des forces de sécurité constitue un atout. En exploitant les inégalités sociales et en diffusant une version radicale du salafisme, les Jihadistes cherchent à attirer de nouveaux membres et à légitimer leur présence dans la région La Mauritanie, quant à elle, accueille un grand nombre de réfugiés du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ce qui complique la situation sécuritaire.

Les armées sénégalaise et malienne ont lancé des patrouilles conjointes dans la région de Kayes pour lutter contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier. La visite du ministre sénégalais des armées les 28 et 29 avril dernier à Nouakchott n’est pas étrangère à cette menace qui reste présente et nécessite une vigilance accrue des deux pays.