Les jihadistes du Jnim se renforcent dans l’ouest du Mali, menaçant la Mauritanie et le Sénégal

RFILes jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, lié à al-Qaïda) ont augmenté leurs actions de façon « exponentielle » dans l’ouest du Mali, au point de représenter désormais une menace grandissante pour la Mauritanie et le Sénégal voisins. Telles sont les conclusions du rapport publié, ce lundi 28 avril, par le Timbuktu Institute, un groupe de recherche sénégalais qui a travaillé sur la façon dont le Jnim s’est renforcé dans la région malienne de Kayes et a déjà infiltré certaines activités économiques des deux pays qui la bordent.

Le nombre des attaques du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) dans la région de Kayes a été multiplié par 7 entre 2021 et 2024. Cités par le Timbuktu Institute, les chiffres de l’ONG spécialisée Acled sont sans appel. Ces attaques – embuscades, explosions de mines artisanales, etc. – sont principalement dirigées contre les forces de sécurité maliennes, comme à Melgué, le 8 février dernier, où trois soldats maliens avaient été tués et trois autres blessés. Le rapport rappelle toutefois que Thierno Hady Tall, un prêcheur malien accusé de faire le jeu des militaires au pouvoir, a également été pris pour cible en décembre dernier. La route reliant Bamako à la ville de Kayes puis au Sénégal serait au coeur de l’action du Jnim.

« Isoler Bamako »

« Cette stratégie vise à isoler, à moyen ou long terme, Bamako de sa principale voie d’approvisionnement », selon le Timbuktu Institute, mais aussi à « disperser les efforts des forces de sécurité » pour « encercler Bamako ». Le groupe de recherche évoque aussi l’extension des prêches et des prélèvements de taxes par les jihadistes dans cette partie du territoire, pratiques qui se sont déjà beaucoup généralisées dans le centre du Mali.

« Pénétrer le Sénégal et la Mauritanie »

Le Timbuktu Institute estime également que le Jnim « se prépare à pénétrer le Sénégal et la Mauritanie » avec, à ce stade, une implication croissante du groupe jihadiste dans un certain nombre de « secteurs et de circuits économiques », notamment le trafic de bétail et le trafic de bois.

S’il ne dispose pour l’instant d’aucune administration territoriale ni même de véritable base dans ces deux pays, la revente d’animaux qui y ont été volés et le contrôle de zones forestières côté malien lui permettent – en plus de générer des revenus – de « s’y implanter par des circuits commerciaux », « certains commerçants [sénégalais ou mauritaniens] étant contraints de collaborer indirectement » avec lui, peut-on encore lire dans le rapport.

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David Baché

 

 

 

Source : RFI

 

 

 

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