
Un jeune mauritanien habitant d’un quartier populaire à Nouakchott victime de violences policières est en train de circuler sur les réseaux sociaux. C’est un cas qui vient s’ajouter à d’autres cas touchant surtout les migrants subsahariens dans les centres de transit.
Cette campagne contre les étrangers en situation irrégulière est en train de basculer vers des dérives sécuritaires. Cette chasse aux migrants suscite des réactions sur les réseaux qui font circuler depuis une semaine des violences policières contre un jeune mauritanien négro-africain. Cette dérive est révélatrice d’un Etat policier qui ne fait plus distinction entre mauritaniens et étrangers. Ce n’est pas le seul cas depuis plus d’un mois. Cette chasse aux sans-papiers est considérée comme un aveuglement de la police. Et au-delà c’est l’unité nationale qui prend un nouveau coup avec une fracture sociale qui s’agrandit.
Cet amalgame dangereux réveille au plus profond des Mauritaniens des souvenirs amers des évènements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Si la lutte contre l’immigration illégale est légitime, il est tout aussi important de protéger les droits des étrangers dans les centres de rétention et dans les quartiers populaires où ils vivent nombreux. Il ne s’agit pas de défendre les clandestins mais les excès qui en découlent qui sont contraires à un Etat de droit.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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