A Paris, « une mobilisation sans précédent » lors du concert caritatif « Solidarité Congo »

Gims, Dadju, Soolking, Fally Ipupa… Environ 30 artistes sont montés sur scène pour unir leurs voix et dénoncer le conflit en RDC, qu’ils estiment passé sous silence.

AFP – Gims, Dadju, Soolking, Fally Ipupa… Des dizaines de stars ont participé, mardi 22 avril, au concert caritatif « Solidarité Congo » en soutien aux victimes du conflit en République démocratique du Congo (RDC), « une mobilisation sans précédent » dans la musique, ont expliqué les organisateurs. Jusqu’à 11 000 personnes étaient attendues à l’Accor Arena de Paris.

Au total, environ 30 artistes sont montés sur scène le temps d’un ou plusieurs morceaux : le spécialiste de la drill francophone Gazo, Youssoupha accompagné de Singuila, mais aussi le musicien et pasteur congolais Moise Mbiye. « On n’a pas besoin de la guerre pour répandre la paix tous ensemble », a notamment déclaré le joueur de kora malien Sidiki Diabaté.

« La musique peut rassembler tout le monde »

« Ils sont plus qu’impliqués, ça fait vraiment sens » pour eux, avait souligné l’organisation auprès de l’Agence France-Presse, expliquant que les artistes se produisaient sans cachet. « Ça montre que la musique peut rassembler tout le monde et surtout pour de nobles causes », a lancé le rappeur Soolking. Accueilli en star, Fally Ipupa, vedette de la nouvelle pop congolaise, a lui appelé à « faire du bruit pour le Congo indivisible ». Deux mois avant ce concert, six poids lourds du rap francophone (Damso, Ninho, Gradur…) ont également sorti Free Congo, chanson pour dénoncer un conflit qu’ils estiment passé sous silence.

« La cause est noble, il faut élever nos voix », a affirmé Emmanuel Duciel, 23 ans, fan de Fally Ipupa et venu « exprès » de Lille. Même si « un concert ne va pas changer les choses » à lui seul, cette mobilisation démontre le besoin de « tirer la sonnette d’alarme une fois de plus », a estimé de son côté Isaac Massiala, conseiller au ministère des sports et loisirs de la RDC, rencontré sur place parl’Agence France-Presse.

Le rappeur et chanteur congolais Gims a animé la dernière partie de soirée. L’interprète de Sapés comme jamais avait déjà profité de son sacre comme meilleur artiste masculin aux Victoires de la musique, en février, pour rappeler la situation « terrible » en RDC. Son petit frère Dadju (8,9 millions d’abonnés sur Instagram) a également participé, sur scène et comme partenaire caritatif. Son association, Give Back Charity, doit récolter les recettes du concert et assurer leur redistribution.

La récolte des fonds devait à l’origine être opérée par l’Unicef, mais celle-ci s’est retirée lors de la polémique sur sa date initiale. En effet, le concert était d’abord prévu le 7 avril, Journée internationale de commémoration du génocide des Tutsis, ayant fait au moins 800 000 morts en 1994 au Rwanda. Des associations rwandaises avaient exigé un report, vivant ce concert comme un affront. Les organisateurs avaient, eux, évoqué « une date choisie malencontreusement ». Sous la menace d’une interdiction par la Préfecture de police de Paris, le concert avait été décalé.

Trente ans de violences

Lors de l’événement, une vidéo sur le conflit en RDC a été projetée, contenant les témoignages de femmes « survivantes », dont deux se sont brièvement exprimées sur scène. « Nous avons besoin de la paix et de la justice pour ne plus jamais être seuls », a dit l’une d’elles.

Depuis trente ans, l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles, est ravagé par des violences meurtrières impliquant une myriade de groupes armés et certains pays voisins. Ces conflits se sont récemment intensifiés avec l’offensive éclair menée par le groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises, qui lui a permis de s’emparer de Goma (Nord-Kivu) et de Bukavu (Sud-Kivu). Les dernières violences ont fait des milliers de morts et forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer, selon l’ONU et le gouvernement congolais.

Source : Le Monde avec AFP 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile