
Agence de Presse Africaine – Dans un discours solennel et rassembleur, le président du Ghana, John Dramani Mahama, a appelé mardi à Accra à faire du cinquantenaire de la Cédéao un tournant pour une intégration plus inclusive, reposant sur le dialogue, la solidarité et la diplomatie. Il a plaidé pour la réintégration des États du Sahel, tout en annonçant des initiatives concrètes en faveur de la jeunesse ouest-africaine.
« Aujourd’hui n’est pas qu’une célébration. C’est un moment de réflexion sur notre parcours collectif et une invitation à renouveler notre engagement aux principes qui nous unissent depuis cinquante ans », a déclaré Mahama en clôturant la cérémonie officielle du lancement du cinquantenaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), devant plusieurs chefs d’État, anciens dirigeants et hauts représentants de la région.
Face aux défis actuels qui ont pour noms instabilité politique, insécurité croissante au Sahel, inégalités économiques et impacts du changement climatique, le président ghanéen a souligné que la diplomatie et la solidarité devaient rester « notre première ligne de défense ».
Sans mentionner explicitement les dirigeants des pays de l’AES, absents malgré une invitation formelle confirmée par le chef de la diplomatie ghanéenne, John Mahama a qualifié de « regrettable » la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cédéao. Il a toutefois plaidé pour une approche constructive, estimant que la réponse ne devait pas passer par « l’isolement ou la condamnation », mais plutôt par « l’écoute, le dialogue et la volonté d’engager ».
Il a affirmé que, depuis son retour à la tête de l’État, il avait fait de la reprise des liens diplomatiques avec l’AES une priorité, citant la nomination d’un envoyé spécial et ses missions personnelles dans les pays concernés. « Le Ghana est prêt à servir de pont pour recoudre le tissu de l’unité ouest-africaine », a-t-il déclaré.
Mahama a aussi salué l’héritage diplomatique de la Cédéao dans la résolution de conflits passés, notamment au Libéria, en Sierra Léone, en Gambie, en Côte d’Ivoire et au Togo, rappelant que l’organisation était la preuve que « les solutions africaines par la diplomatie africaine fonctionnent ».
Le président ghanéen a appelé à renforcer les capacités des institutions communautaires, en insistant sur la nécessité pour les citoyens de percevoir la Cédéao comme « une communauté vivante, proche de leurs luttes et porteuse de leurs espoirs ». Il a insisté sur le rôle clé de la jeunesse, des femmes, de la culture et de l’éducation dans le renforcement de l’unité régionale.
Dans cette optique, il a annoncé que le Ghana offrirait 1 000 bourses à des étudiants issus des pays membres pour suivre des études supérieures dans les universités ghanéennes. « Ce n’est pas juste un geste, c’est un acte de solidarité. Un pont vers un avenir où nos jeunes se verront comme des partenaires et non comme des étrangers. »
Concluant son discours, Mahama a exhorté ses pairs à faire des cinquante prochaines années une ère d’écoute, de cohabitation pacifique et de prospérité partagée. « La Cédéao doit rester un forum pour entendre, un espace pour guérir, une maison pour une solidarité africaine visionnaire. »
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com