LES CARDINAUX AFRICAINS EN LICE POUR LE TRÔNE DE SAINT-PIERRE

Entre le conservateur guinéen Robert Sarah, l'engagé congolais Fridolin Ambongo et le consensuel ghanéen Peter Turkson, l'Afrique dispose de trois profils distincts capables de séduire différentes sensibilités au sein du collège cardinalice

Seneplus – Après l’annonce du décès du pape François le 21 avril dernier, le monde catholique observe avec attention les signes annonciateurs du prochain conclave. Si deux noms semblent se détacher parmi les favoris, trois cardinaux africains figurent dans la liste des outsiders capables de créer la surprise. Une analyse qui soulève une question fondamentale : un Africain peut-il succéder au pape argentin ?

La mort du souverain pontife, survenue à l’âge de 88 ans, ouvre une période cruciale pour les 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. Dès mardi matin, les cardinaux ont été convoqués à Rome par le doyen du Sacré Collège pour entamer les congrégations générales qui précèdent l’élection. Comme le rapporte Le Monde, ces « princes de l’Église » devront, « pendant au moins quinze jours, discuter des affaires courantes avant de se pencher, dans le cadre de ces assemblées quotidiennes, sur les enjeux de l’Église universelle et les défis qui se présentent à elle. »

Selon Jeune Afrique, deux favoris semblent émerger dans cette course à la succession : « le cardinal philippin Luis Antonio Tagle et le secrétaire d’État du Vatican, l’Italien Pietro Parolin. » Le premier, souvent décrit comme le « François asiatique » en raison de son engagement pour la justice sociale, représenterait une forme de continuité avec le pontificat qui s’achève. Son élection marquerait l’histoire, puisqu’il deviendrait « le premier souverain pontife originaire d’Asie. »

Quant au cardinal Parolin, il incarnerait un retour de la papauté aux Italiens, « après trois papes successifs originaires d’autres pays : Jean-Paul II (Pologne), Benoît XVI (Allemagne) et François (Argentine). » Diplomate expérimenté, il s’est illustré par son rôle dans le rapprochement du Vatican avec la Chine et le Vietnam, poursuivant ainsi l’ouverture géopolitique chère à François.

Mais comme le souligne JA, « si une surprise devait venir du Vatican, chose fréquente à l’issue d’un conclave », plusieurs outsiders sont à surveiller, dont trois cardinaux africains : Robert Sarah de Guinée, Fridolin Ambongo de République démocratique du Congo, et Peter Turkson du Ghana.

Ces trois cardinaux représentent des sensibilités différentes au sein de l’Église. Robert Sarah, né en Guinée en 1945 et nommé cardinal en 2001, incarne l’aile traditionaliste. « Ferme face au régime de Sékou Touré, comme il l’a été récemment au sujet de la transition de Mamadi Doumbouya », il défend une vision conservatrice de l’Église, « favorable à la liturgie en latin, opposé à l’ordination des femmes ou à toute évolution sur l’homosexualité. » À près de 80 ans, il est soutenu par une frange ultra-conservatrice qui pourrait souhaiter un « effet de balancier » après le pontificat de François.

Le cardinal Fridolin Ambongo présente un profil différent. Né en 1960 en RDC et archevêque de Kinshasa depuis 2018, il « s’est surtout fait un nom en raison de son engagement citoyen », devenant « le porte-parole d’une Église engagée contre la corruption, la pauvreté et l’instabilité politique. » Nommé cardinal par François en 2019, il représente « une génération de prélats africains pleinement insérés dans le combat démocratique. »

Enfin, le Ghanéen Peter Turkson, né en 1948 et devenu archevêque de Cape Coast à 44 ans, apparaît comme une figure plus consensuelle. Décrit comme un « habile négociateur », il est « l’un des piliers de l’agenda social du pape François, notamment sur les questions de justice climatique, de migration ou de finance éthique. » Jeune Afrique le présente comme une potentielle « troisième voie pouvant réconcilier les clans du Vatican », étant « ni doctrinaire ni révolutionnaire. »

Le successeur de François, qu’il soit africain ou non, héritera de défis majeurs, comme le souligne Le Monde. La crise des abus sexuels reste une préoccupation centrale, car « il ne se passe pas une semaine dans le monde sans qu’une nouvelle affaire ne soit dévoilée. » S’y ajoutent la désaffection des fidèles en Occident, les divisions internes entre progressistes et conservateurs, et des enjeux géopolitiques complexes, notamment concernant « la guerre dans la bande de Gaza » et « les rapports, compliqués, de l’Église catholique avec la Russie. »

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Source : Seneplus (Sénégal)

 

 

 

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