Une autrice veut ouvrir le chapitre plagiat pour Guillaume Musso

En 2022, Diana Katalayi Ilunga autoéditait son premier roman. Cette ancienne fan du célèbre auteur de best-sellers l’accuse aujourd’hui d’avoir copié son récit.

M Le Mag – L’affaire aurait pu passer inaperçue dans le petit monde de la littérature ; c’était compter sans la caisse de résonance des réseaux sociaux. Depuis la mi-mars 2025, Guillaume Musso, l’un des écrivains français les plus populaires, est au centre d’une polémique l’accusant d’avoir plagié Diana Katalayi Ilunga, une autrice franco-congolaise de 40 ans vivant à Serris (Seine-et-Marne), inconnue du grand public.

Cette juriste de profession affirme que Quelqu’un d’autre, de Guillaume Musso, publié en mars 2024 aux éditions Calmann-Lévy, présente de troublantes similitudes avec son premier ouvrage, Et tu ne le sais pas, autoédité en mai 2022. Sur les comptes Facebook et Instagram de la maison d’édition et de l’auteur à succès ont fleuri des commentaires reprenant les hashtags #JusticePourDiana et #MussoMenteur créés par l’entourage de la romancière.

Rencontrés le 1er avril, dans les locaux de la maison d’édition Calmann-Lévy, à Paris, Philippe Robinet, directeur général depuis 2016, et Lorraine Gay, conseil de Calmann-Lévy et de l’écrivain, dénoncent « des propos calomnieux et des messages allant jusqu’à menacer l’intégrité physique de Guillaume Musso avec des appels à la violence contre lui et les éditions Calmann-Lévy. C’est pourquoi les deux parties ont décidé d’engager des actions en justice pour diffamation et cyberharcèlement ».

Si Diana Katalayi Ilunga porte de telles accusations, c’est d’abord parce qu’elle a soumis, en avril 2022, son manuscrit ainsi qu’un résumé détaillé de l’intrigue à trois maisons d’édition, dont Calmann-Lévy. Elle affirme n’avoir jamais reçu de réponse de leur part ; ce que conteste Philippe Robinet, qui affirme que chacun des auteurs des 10 000 manuscrits reçus en moyenne par an reçoit une réponse, y compris négative, avant que le manuscrit soit détruit. Un mail daté du 24 mai 2022 atteste qu’une réponse lui a bien été envoyée. « Nous accuser d’avoir pris un manuscrit qui nous est proposé pour le “donner” à une autre autrice ou un autre auteur n’a aucun sens », s’agace-t-il.

Un dénouement identique, selon l’autrice

Mais la jeune femme n’en démord pas. Selon elle, d’autres indices lui permettent d’affirmer qu’il y a eu plagiat. Sans attendre d’éventuelles réponses des grandes maisons d’édition, elle a en effet publié son roman dès mai 2022, à compte d’auteur. Bien que les ventes aient été modestes – quelques centaines d’exemplaires –, Diana Katalayi Ilunga s’est d’abord réjouie d’avoir accompli un de ses rêves.

Adepte inconditionnelle des ouvrages de Guillaume Musso, elle déclare d’ailleurs dans une interview accordée au média local La Marne et publiée en juillet 2022 : « J’aime beaucoup les thrillers romance, donc je suis absolument fan de Guillaume Musso. J’ai tout lu et je me disais qu’un jour j’allais le détrôner. » A défaut d’atteindre cet objectif, elle affirme être tombée de haut quand, en janvier 2025, soit plusieurs mois après la publication de Quelqu’un d’autre, elle se procure le livre. « Même si cela semblait invraisemblable, j’avais l’impression de reconnaître mon histoire et mes personnages », se souvient-elle.

Dans les deux romans, plusieurs éléments sont en effet ressemblants : il y est question d’adultère, d’un violent accident, de troubles psychologiques et d’un médecin psychiatre devenu confident de l’héroïne. Pour Diana Katalayi Ilunga, ces seules similitudes pouvaient éventuellement relever du hasard. Mais le dénouement, strictement identique, ne laisse plus place au doute, selon elle : dans les deux livres, l’épouse et la maîtresse sont une seule et même personne, le personnage souffrant de troubles dissociatifs de l’identité avec présence d’hallucinations.

Une antériorité de l’idée, selon l’éditeur

La résolution de l’intrigue par ce retournement narratif et les autres éléments cités constituent, selon Jim Michel-Gabriel, l’avocat spécialisé en droit de la propriété qui conseille l’autrice, une violation en plusieurs points du code de la propriété intellectuelle. Plus précisément, il pourrait s’agir ici d’un délit de « contrefaçon littéraire », procédé illégal consistant à reproduire ou utiliser une œuvre sans autorisation.

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Source : M Le Mag – (Le 17 avril 2025)

 

 

 

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