Au Mali, l’ancienne ministre Fily Bouaré Sissoko hospitalisée après une crise cardiaque en prison

Son cas n’est pas sans rappeler celui de Soumeylou Boubèye Maïga, l’ancien premier ministre malien mort en détention le 21 mars 2022 après des mois de lutte contre la maladie, et lui aussi poursuivi après la prise de pouvoir des militaires.

Le Monde – Fily Bouaré Sissoko va-t-elle connaître le même sort que l’opposant malien Soumeylou Boubèye Maïga, mort de maladie en détention ? L’ancienne ministre de l’économie et des finances du Mali (2013-2015), atteinte de plusieurs pathologies (drépanocytose, problème cardiaque, hypertension), a été victime d’une crise cardiaque, mardi 8 avril, dans sa cellule de la prison pour femmes de Bollé, à Bamako, avant d’être conduite d’urgence sous surveillance judiciaire à l’hôpital de Missabougou, dans la capitale malienne, où elle est toujours hospitalisée.

D’après son avocat, MDjanguina Tounkara, une demande de liberté provisoire pour raisons de santé avait été déposée quatre jours avant que sa cliente ne soit emmenée d’urgence à l’hôpital. « Ma demande a été refusée et on ne m’a pas donné jusqu’à présent la raison de ce refus », regrette MTounkara, qui assure avoir alerté les autorités à plusieurs reprises sur l’état de santé de sa cliente qui s’est, selon lui, fortement dégradée ces dernières semaines.

Après avoir renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, les militaires menés par le colonel Assimi Goïta – il a depuis été élevé au grade de général – ont promis de lutter contre la corruption, menaçant les cadres de l’ancien pouvoir soupçonnés d’abus. Plusieurs personnalités politiques ont depuis été poursuivies.

Accusée de corruption

Fily Bouaré Sissoko, elle, est accusée par la justice d’atteinte aux biens publics, faux en écriture, usage de faux, corruption et trafic d’influence dans deux affaires : l’une liée à l’achat d’un avion présidentiel en 2014 pour près de 20 milliards de francs CFA (plus de 30 millions d’euros), l’autre concernant des contrats d’équipements militaires surfacturés.

Arrêtée le 26 août 2021, l’ancienne ministre a écrit en 2022 une lettre au président de la transition, Assimi Goïta, pour réclamer l’ouverture de son procès. En janvier 2023, elle a refusé de payer les 500 millions de francs CFA (quelque 760 000 euros) qui lui étaient demandés contre sa liberté provisoire, estimant que cela équivaudrait à un aveu de culpabilité.

 

 

 

Source : Le Monde

 

 

 

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