Courrier international  – En ce lundi 7 avril, les investisseurs du monde entier retiennent leur souffle, avec cette question lancinante : jusqu’où ira la chute des Bourses mondiales ?

Depuis que Donald Trump a déclaré la guerre commerciale, mercredi 2 avril, et que la Chine a répondu, vendredi 4 avril, en augmentant de 37 % les taxes sur les importations américaines, les places de marché asiatiques s’effondrent.

Le Nikkei, l’indice phare de la Bourse de Tokyo, a clôturé la journée du 7 avril en baisse de 7,8 %, rapporte le quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun. Il s’agit de la plus grande chute de l’histoire de cette Bourse.

Incertitude générale

“Les marchés sont saisis par la panique”, commente dans le quotidien économique japonais Toshiya Matsunami, analyste financier du gestionnaire d’actifs Nissay Asset Management.

À Hong Kong, la Bourse a reculé de 13,2 %, “sa plus grande chute depuis octobre 1997”, note le South China Morning Post, quotidien anglophone de Hong Kong. À Taïwan, l’indice Taiex a dévissé de 9,8 %. En Chine, l’indice de Shanghai perdait 7,4 % et Shenzhen 10,4 %.

Selon Patrick Pan et Yue Tan, analystes au cabinet Daiwa Capital Markets, “la ‘menace tarifaire’ restera un obstacle pour les marchés boursiers de l’Asie-Pacifique au [deuxième trimestre] de 2025”, rapporte le South China Morning Post.

“Avec l’aggravation des incertitudes géopolitiques, nous nous attendons à ce que le sentiment général du marché se refroidisse encore.”

Lundi noir

 

Pour les Bourses européennes aussi, la journée de lundi ouvre en chute libre. La réaction des marchés aux conséquences de l’aggravation de la guerre commerciale est au diapason des places asiatiques.

“Les actions européennes sont tombées à leur plus bas niveau depuis janvier 2024”, rapporte Bloomberg, l’indice Stoxx Europe 600 “a chuté de 6,3 %”. En Allemagne, le “DAX était en baisse de 5,4 %, après avoir chuté à l’ouverture de 10 %”, poursuit le média économique américain.

Quant à Donald Trump, convaincu que sa politique douanière redynamisera l’économie américaine, il est apparu indifférent à cette dégringolade boursière, qui a commencé la semaine dernière : “Parfois, vous devez prendre un médicament pour résoudre un problème”, a-t-il déclaré dimanche 6 avril, comme le rapporte The Wall Street Journal.

Les spéculations autour d’une possible récession américaine semblent confirmées ce 7 avril après-midi, les principaux indices américains ayant perdu “entre 2,5 et 3 %” peu après l’ouverture de Wall Street à 15 h 30, heure française, selon le quotidien des affaires économiques, qui confirme : “Les turbulences autour des marchés s’aggravent.”