Mauritanie : la polémique sur le député Khali Diallo relance le débat sur la fracture sociale et l’unité nationale

Depuis plus d’une semaine le débat sur les accusations du député de l’opposition Khally Diallo de propos racistes à Dakar, secouent les réseaux sociaux et la classe politique mauritanienne. Parmi les réactions les plus pertinentes celle du député Mohamed Lemine à l’Assemblée nationale. 

Les observateurs rappellent que le député mauritanien Khally Diallo, en vacances parlementaires au Sénégal, a récemment fait des déclarations marquantes. Il a critiqué la gestion du régime mauritanien, notamment sur des sujets comme la distribution de l’eau à Nouakchott, où il a dénoncé un manque prolongé d’accès à l’eau potable. Selon lui, des dignitaires du régime seraient impliqués dans des pratiques de corruption, partageant des sommes importantes issues de la vente illégale d’eau.

Il a également abordé la gestion opaque des ressources naturelles, comme le gaz sénégalo-mauritanien, et a exprimé des préoccupations sur l’absence de transparence dans l’exploitation de ces ressources.

Ces propos ont ainsi choqué une partie de la classe mauritanienne et notamment des nationalistes arabes étroits qui ont déversé leur colère sur les réseaux sociaux Cette polémique ne laisse pas indifférent son collègue Mohamed Lemine Sid’Maouloud qui relance le débat à l’Assemblée nationale sur la fracture sociale et l’unité nationale.

Il s’interroge sur une crise identitaire qui traverse la Mauritanie depuis 1960, exacerbée par l’avènement au pouvoir des militaires en 1978. La gouvernance de Ould Ghazouani n’a pas changé la donne. En pointant la trahison du député Khally Diallo parce que ses propos sont relayés depuis la capitale sénégalaise, ces critiques font fausse route. Leurs auteurs sont même rattrapés par l’histoire. Ces mêmes donneurs de leçons avaient prêté allégeance à Khadafi sans être inquiétés en Mauritanie, rappelle le député Mohamed Lemine devant ses collègues. Certains extrémistes vont jusqu’à parler d’une levée de son immunité parlementaire. Cette polémique qui intervient avant le dialogue promis par Ould Ghazouani est révélatrice d’une Mauritanie coupée en deux. Une fracture sociale et une crise de l’unité nationale qui ne datent pas d’aujourd’hui.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 01 avril 2025)

 

 

 

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