
LIBERATION – «Nicolas Sarkozy est le véritable décisionnaire et commanditaire» du pacte de corruption noué en 2005 par ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, a affirmé ce mardi 25 mars dans l’après-midi le Parquet national financier (PNF) lors de ses réquisitions au procès libyen. «Envoyer ces deux-là est la démonstration de son implication totale en tant que commanditaire et c’est pour cela qu’on ne trouvera jamais aucune trace écrite d’une quelconque instruction», a soutenu le procureur Quentin Dandoy, demandant ainsi la condamnation des trois hommes pour corruption et association de malfaiteurs.
Le procureur financier venait de se lancer dans une longue démonstration, frise chronologique projetée à l’écran à l’appui, pour expliquer comment un pacte de corruption avait selon lui été mis en place par les deux plus proches collaborateurs de l’ex-président, Claude Guéant et Brice Hortefeux, à Tripoli. «Tout y est !», scande-t-il, plusieurs fois, sous le regard tendu de l’ancien chef de l’État.
Plus tôt dans la journée, en débutant ses réquisitions, le procureur financier Philippe Jaeglé a fustigé le «pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent» noué selon lui en 2005 par Nicolas Sarkozy et ses proches avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Un pacte qualifié ainsi car «conclu avec (un) régime sanguinaire» et ayant eu «pour objectif de soutenir financièrement la campagne» de «celui qui deviendra le 6e président de la Ve République». Mais aussi car «il aurait pu vicier le résultat» de l’élection présidentielle 2007 et qu’il «risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France».
Le Parquet national financier (PNF) n’avait pas de «positionnement figé» avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les «explications extravagantes» des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont «renforcé» et «transformé ce positionnement en intime conviction».
Les réquisitions jusqu’à jeudi soir
Nicolas Sarkozy a toujours clamé son innocence. «J’ai eu l’impression qu’on était parti du postulat ‘‘Sarkozy coupable’’», que «l’enjeu» n’était plus la «recherche de la vérité» mais pour le parquet financier de «ne pas perdre la face», avait encore affirmé l’ex-président à la barre la semaine dernière.
Source : LIBERATION et AFP
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