L’Equipe – De nouveau relaxé, en appel, dans l’affaire des 2 millions de francs suisses, Michel Platini a exprimé un soulagement teinté de rancoeur à sa sortie du tribunal. En s’en prenant encore à la FIFA et au parquet helvétique.
« Quel est votre sentiment après ce nouvel acquittement, obtenu en appel ?
La persécution de la FIFA et de quelques procureurs fédéraux suisses depuis dix ans est maintenant totalement terminée. Aujourd’hui, mon honneur est revenu et je suis très heureux. Moi, l’histoire, je le connais depuis le début, tout le monde la connaît, et je sais que c’est une histoire pour m’empêcher d’être président de la FIFA.
Si ce n’avait pas été ce paiement (de 2 millions de francs suisses) qu’ils ont retrouvé quatre ans après, comme par hasard, ç’aurait été autre chose. L’administration de la FIFA et une partie de la Suisse ne voulaient pas de moi comme président (de la FIFA) à cette époque-là. Je ne me sens coupable de rien depuis dix ans, mais après, Blatter et Platini, ça fait parler, ça fait écrire. C’est la fin d’une partie de l’histoire.
Concernant l’avenir…
(Il coupe.) Je ne vais pas en parler aujourd’hui. Je profite d’une satisfaction très importante. J’ai déjà reçu dix mille messages, comme de quelques parlementaires européens, dans le monde politique. Je voudrais remercier tous ceux qui me soutiennent depuis dix ans et me connaissent, et qui ont eu confiance en moi.
« Ils ont réussi à m’écarter mais ils n’ont pas gagné »
Michel Platini, au sujet de la FIFA et du parquet suisse
En voulez-vous à Sepp Blatter, également acquitté ?
Il a tout fait pour que je ne sois pas président de la FIFA mais ce n’est pas ça qui m’interpelle, ce sont les commissions (il cite notamment la commission d’éthique, qui lui avait infligé sa première suspension, en octobre 2015).
Envisagez-vous des poursuites contre les »responsables », comme le dit votre avocat, de cette procédure pénale ?
Je vais prendre le temps, réfléchir tranquillement. Après c’est : contre qui, comment, où… Mais on peut se poser des questions. Comment j’ai été viré du football, pour quelle raison… C’est compliqué, il va falloir que je regarde de très près. Et après, s’attaquer à la FIFA et à la justice suisse, je l’ai fait, c’est compliqué, c’est cher, ça dure longtemps et on gagne difficilement.
Personne ne m’a aidé, je me suis battu tout seul, c’est très dur de se battre contre la justice suisse et la FIFA, avec le pouvoir qu’ils ont, c’est un monde puissant, riche et important. Alors je suis soulagé. Pour mes ennemis, c’est le temps qui était important, ils s’en foutent des 2 millions. Ils m’ont écarté pendant dix ans. Ils ont réussi, mais ils n’ont pas gagné.
Qu’allez-vous faire à présent ?
Aller au restaurant ce soir ! »
Source : L’Equipe
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