Soutien aux femmes divorcées : la ministre tchadienne isolée

Après les vifs débats suscités par la proposition de soutien aux femmes divorcées d'Amina Pricille Longo, le gouvernement se distancie de sa ministre en charge des femmes.

Deutsche Welle – Depuis le 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, plusieurs recommandations en faveur des femmes ont créé une polémique au Tchad. Parmi les 18 suggestions faites au gouvernement, une en particulier fait débat : celle qui propose qu’en cas de divorce, les femmes aient le droit de réclamer à la fois le domicile conjugal et la garde des enfants. Une proposition qui a suscité des critiques, en grande partie venant des hommes, et qui ont conduit le gouvernement tchadien à réagir.

Espoirs chez les femmes

 

Pourtant, cette recommandation est perçue par de nombreuses femmes comme une avancée majeure pour leurs droits, mais aussi pour la protection des enfants. Beaucoup estiment en effet qu’il n’est pas normal qu’après un divorce, elles perdent souvent tout, à la fois la maison familiale et la garde des enfants.

C’est le cas de Martine, âgée d’une quarantaine d’années, qui a vécu un divorce il y a cinq ans, après dix ans de mariage. Elle soutient cette recommandation :

« Ce qui se passe au Tchad, c’est anormal. Un homme prend une femme, elle lui donne des enfants, elle se sacrifie pour leur éducation et après, il la chasse pour en prendre une autre. Vous trouvez ça normal ? Moi, j’ai fait dix ans de mariage et après, mon mari a décidé de me quitter sans raison valable. Il ne m’a rien laissé, alors que j’ai participé à ses projets, à ses réalisations. C’est injuste ! C’est pour ça que je soutiens cette recommandation. Il faut que le gouvernement transforme ça en loi. »

Véronique, la cinquantaine, a vécu une expérience similaire. Divorcée après cinq ans de mariage, elle a au moins pu obtenir la garde de ses enfants, mais cela n’a pas été facile :

« Moi, par exemple, pour obtenir la garde de mes deux enfants, il m’a fallu plus de neuf mois de procès. Le père devait verser une pension alimentaire de 100.000 francs par mois, mais il ne l’a jamais fait depuis trois ans. Je me débrouille seule pour élever mes enfants. Franchement, cette recommandation pourrait enfin mettre fin à l’exploitation des femmes par les hommes au Tchad. »

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Blaise Dariustone

 

 

 

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

 

 

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