
Courrier international – La Russie, qui a entamé ces dernières semaines la relance de ses relations avec les Etats-Unis, a affirmé de son côté qu’elle attendait d’être officiellement informée par Washington de cette proposition de trêve, tandis que son armée a l’avantage sur le front depuis plus d’un an.
M. Zelensky a souligné que l’avenir de cette proposition dépendait désormais « à 100% » de Moscou car les Américains comme les Ukrainiens ont affiché leurs positions à ce sujet. « La Russie doit y répondre », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse.
Il a appelé les Etats-Unis à prendre des mesures « fortes » en termes de sanctions et de soutien à l’Ukraine en cas de refus russe, tout en assurant ne pas faire « confiance » à la Russie quant à la mise en oeuvre de cette possible trêve.
Il a aussi loué la « première discussion constructive » qu’ont eue des responsables ukrainiens et américains mardi à Jeddah, une réunion qui a apaisé les tensions entre leurs deux pays après une rencontre houleuse à la Maison Blanche entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
L’Ukraine n’est cependant pas parvenue à obtenir les garanties de sécurité qu’elle demande de la part de ses alliés pour garantir tout cessez-le-feu. Selon M. Zelensky, ces garanties, censées dissuader les Russes de déclencher un nouvel assaut, seront discutées « plus en détail » une fois la trêve en vigueur.
Conversation Trump-Poutine en vue
Le Kremlin a de son côté annoncé que « des contacts » étaient « prévus dans les jours à venir avec les Américains » et dit attendre d’eux « une information complète » sur la proposition de cessez-le-feu.
« Une conversation téléphonique au plus haut niveau » entre Donald Trump et Vladimir Poutine est possible dans un « délai assez court », a jugé devant la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
© AFP Un marché de rue à Kramatorsk, dans la région de Donetsk, le 12 mars 2025 |
Le président américain a pour sa part assuré mardi qu’il « allait parler » à son homologue russe sans doute cette semaine.
Les Européens, qui sont pour l’instant exclus des discussions avec Kiev et Moscou, ont exhorté de concert la Russie à se prononcer.
« À présent, la balle est dans le camp de Poutine », a lancé le chancelier allemand Olaf Scholz sur X. Dès mardi soir, les deux plus hauts responsables de l’Union européenne, Ursula von der Leyen -la présidente de la Commission- et Antonio Costa -à la tête du Conseil européen-, avaient salué la proposition américaine et souligné qu’une décision de M. Poutine était maintenant attendue.
La Chine, un important partenaire de la Russie, a dit mercredi avoir « pris note » de la proposition de trêve.
Dans les rues de Kiev, cette dernière a toutefois reçu un accueil mitigé. « L’idée est bonne mais je pense que la Russie n’y consentira jamais », estime Roman Dounaïevski, interrogé par l’AFP.
A Kramatorsk, près du front dans le Donbass, un officier ukrainien considère également que les Russes vont poursuivre leurs attaques, même en cas de cessez-le-feu.
Même méfiance chez des Moscovites sollicités par l’AFP. Anna Kozlova, une employée du système pénitentiaire russe, ne croit ainsi pas qu’un cessez-le-feu « mènera à la paix » et estime au contraire qu’il permettra à l’Ukraine de « se réarmer ». « Et la guerre reprendra »…
Sous « pression » dans la région de Koursk
Après les pourparlers de mardi en Arabie saoudite, Washington a annoncé la reprise « immédiate » de l’aide militaire et du partage du renseignement avec l’Ukraine, suspendue la semaine dernière.
Selon la Pologne, par laquelle passe jusqu’à 95% de l’aide occidentale, les livraisons via (le centre logistique de) Jasionka « sont revenues à leurs niveaux précédents » mercredi.
Les forces ukrainiennes reculent toutefois depuis plusieurs jours dans la région russe frontalière de Koursk, dont elles occupaient depuis l’été 2024 quelques centaines de kilomètres carrés.
L’armée russe a revendiqué y avoir repris des dizaines de localités et semble sur le point de s’emparer de la petite ville de Soudja, la principale position ukrainienne dans cette zone.
Kiev (Ukraine) (AFP)
Source : Courrier international (France)
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