Une entreprise chinoise impose à ses employés célibataires de se marier… ou bien ils seront licenciés

Une mesure radicale qui s'inscrit dans la politique gouvernementale du Parti communiste chinois, qui vise à enrayer le déclin démographique du pays.

Slate – La population chinoise est en déclin depuis trois ans consécutifs. Alors que le pays comptait 1,410 milliard d’habitants fin 2023, ce chiffre a dégringolé à 1,408 milliard en 2024. Des broutilles, selon vous? Pas pour le gouvernement de Pékin, qui est prêt à tout pour inverser la tendance. Sous son influence, certaines entreprises privées ont décidé de prendre des mesures drastiques pour encourager leurs employés à fonder une famille et à faire des enfants.

Une entreprise du secteur chimique, Shandong Shuntian Chemical Group, a par exemple pris les choses très au sérieux, en diffusant un message interne on ne peut plus clair sur les réseaux sociaux. Les employés célibataires, âgés de 28 à 58 ans, doivent se marier et avoir des enfants avant le 30 septembre 2025, faute de quoi leur contrat de travail sera résilié. En clair, un mariage, des bébés ou la porte!

Si, face à la montée des critiques, le groupe Shandong Shuntian a rapidement fait machine arrière, cette tentative d’ingérence dans la sphère privée des employés pour encourager la procréation n’est pas nouvelle en Chine. En novembre 2024, une chaîne de supermarchés populaire, Pang Dong Lai, avait annoncé qu’elle interdirait à ses employés d’organiser des mariages extravagants ou somptueux et de demander de grosses dots, ces «cadeaux de fiançailles» traditionnellement offerts par l’homme à la famille de la future épouse, qui atteignent parfois des plafonds exorbitants.

Le but de cette manœuvre? Faire baisser le coût des mariages, qui sont devenus inabordables pour de nombreux hommes, d’après le fondateur de Pang Dong Lai et les autorités; et ainsi d’en augmenter le nombre, puis de relancer de manière logique le taux de natalité. Les employés de la chaîne de supermarchés qui ne se conformeraient pas à ces règles seraient privés de certains avantages, tels que des congés prolongés.

Coup de pression et nourrissons

 

Derrière ces menaces lancées par les entreprises se cache surtout l’ombre de Pékin, estime le New York Times. Le gouvernement chinois préférerait influencer indirectement ses citoyens par la mise en place de normes sociales avancées par les employeurs, plutôt que de prendre des mesures coercitives directes et potentiellement impopulaires. Quoi de mieux, alors, que de mettre un petit coup de pression aux entreprises pour endosser la responsabilité de cette méthode douteuse ?

 

Lire la suite

 

 

 

Repéré sur The New York Times

 

 

 

 

Ernest Ginot

 

 

 

 

Source : Slate (France) – Le 04 mars 2025

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile