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Peu après, la maison d’édition nigériane Cassava Republic Press s’est fixé le même objectif.
Vingt ans plus tard, le pari est réussi. “Un tissu éditorial solide s’est développé dans la région et permet aux auteurs africains et à leurs agents de signer des contrats avec les maisons d’édition du continent”, rapporte le journaliste kényan Abdi Latif Dahir dans The New York Times.
“L’Occident
ne nous découvre pas.
C’est nous qui nous
redécouvrons, qui
racontons nos histoires
et qui leur disons
‘Voilà qui nous sommes’.”
L’autrice sud-africaine Zukiswa Wanner au quotidien américain “The New York Times”
Les lecteurs sont au rendez-vous, tout comme les festivals littéraires qui essaiment à travers plusieurs pays du continent.
À l’image du Doek Literary Festival, fondé en 2022 à Windhoek, la capitale namibienne, qui “est devenu l’un des plus importants rassemblements littéraires d’Afrique”, où l’on peut constater la diversité des auteurs et autrices du continent.
Parmi les chefs de file de cette effervescence, le Nigeria fait figure d’exemple, relève le quotidien britannique The Guardian.
Le géant d’Afrique de l’Ouest peut maintenant compter sur un vaste réseau de maisons d’édition, comme Masobe Books, née en 2018, et dont les histoires ont tout de suite rencontré un franc succès, selon son fondateur, Othuke Ominiabohs.
“[Ces récits] étaient très
palpitants, très nigérians.
Ils ne racontaient pas
l’histoire de personnes
vivant aux États-Unis
ou au Royaume-Uni.
C’était l’histoire
de personnes qui
vivaient au Nigeria,
travaillaient au Nigeria,
mangeaient au Nigeria.
On pouvait vraiment
s’identifier à ces récits.”
L’éditeur nigérian Othuke Ominiabohs dans le quotidien britannique “The Guardian”
Othuke Ominiabohs a eu l’idée de se lancer dans l’édition après avoir été confronté à des difficultés pour publier son roman Odufa : A Lover’s Tale (inédit en français), qu’il a autoédité en 2015.
Avec Masobe Books, il a publié une centaine de titres et vendu 100 000 exemplaires.
Mais d’autres pays souffrent encore d’un manque d’accès aux livres. Il s’explique en partie par le coût des exportations, qui engendre des prix plus élevés qu’en Europe, tempère le Guardian.
En Afrique du Sud, 43 % des foyers ne possèdent aucun livre. Et au Cameroun, 12 étudiants en moyenne se partagent un cahier.
Pour autant, la tendance reste à une réappropriation du circuit éditorial et à l’émergence de nouvelles voix d’horizons très différents, se réjouit le New York Times.—
Source : Courrier international (France) – Le 26 janvier 2025
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