Courrier international – Avez-vous déjà ressenti cette sensation de béatitude mêlée de soulagement lorsque vous grattez une piqûre d’insecte qui vous démange ? Il y a peut-être une explication à cela. Des chercheurs ont découvert que le fait de se gratter activait une réponse immunitaire qui aide à protéger la peau contre les infections nocives… “Du moins chez les souris”, précise Nature.
“Ce qui est passionnant dans cette étude, c’est qu’il existe désormais une base moléculaire” expliquant comment le grattage provoque une inflammation, explique à la revue britannique l’immunologue Aaron Ver Heul, de la faculté de médecine de l’université de Washington. Il n’a pas participé à ces travaux, publiés le 31 janvier dans Science, qu’il juge “rigoureux” et “vraiment bien faits”.
Jusqu’à présent, l’explication commune au “grattage” – que pratiquent de très nombreuses espèces – est qu’il sert à se débarrasser d’insectes ou d’éléments irritants. Mais les scientifiques imaginaient qu’il y avait d’autres raisons possibles. Pour les explorer, une équipe installée aux États-Unis a mené une série d’expériences sur des rongeurs de laboratoire dont certains ont été modifiés par bio-ingénierie pour qu’ils ne ressentent pas la démangeaison.
Des ensembles de nerfs distincts
Après avoir été exposées à un allergène, les souris qui avaient eu la possibilité de se gratter étaient moins susceptibles d’avoir la bactérie potentiellement dangereuse Staphylococcus aureus que celles qui avaient été empêchées de se gratter, mais aussi que celles qui étaient insensibles à la démangeaison. “Cela suggère que le grattage a des bienfaits antibactériens, ce qui contribue à expliquer pourquoi se gratter provoque une sensation de plaisir”, décrypte Nature.
L’étude a également mis en évidence la présence de groupes de nerfs distincts : un ensemble de nerfs envoie des signaux de démangeaison, un autre répond au grattage en augmentant l’inflammation. Si l’on parvenait à les découpler, on pourrait imaginer des thérapies pour bloquer un seul ensemble de nerfs et ainsi garder la réponse immunitaire sans risquer de trop se gratter. Car lorsqu’il est trop intensif, le grattage endommage la peau.
Source : Courrier international (France)
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