Mauritanie : les promesses non tenues de Ould Ghazouani à l’aune de son second quinquennat 

Après six ans de gouvernance, les observateurs pointent aucune rupture avec l’ancien régime de Ould Abdel Aziz comme en témoignent ces promesses non tenues sur la restauration d’un Etat de droit, l’unité nationale et la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté et la corruption et la consolidation de la démocratie. 

Les Mauritaniens avaient fondé l’espoir avec l’élection du président Ould Ghazouani en 2019. Sa réélection en 2024 n’a rien changé. Le chef de l’Etat ne tient toujours pas ses promesses. La restauration d’un Etat après 10 années de gouvernance de main de fer de son prédécesseur, s’est traduite dans les faits par la violation des droits de l’homme et des libertés. Le président mauritanien accapare tous les pouvoirs et fait croire à une séparation des pouvoirs. Résultats des courses : l’empiètement de la justice par le chef de l’exécutif. Les dossiers de la majeure partie des assassinats de citoyens sont classés par la justice. Les derniers en date, les assassins des quatre jeunes à la suite d’une manifestation à Kaédi contre la réélection de Ould Ghazouani ne sont toujours pas inquiétés par la justice. Et la consolidation de l’unité nationale s’est soldée par des nominations monocolores au sein de l’armée, la gendarmerie, la garde et la police nationale et dans toute l’administration.

Ould Ghazouani a divisé les Mauritaniens avec une réforme du système éducatif qui tourne le dos à la composante négro-africaine qui devra se contenter d’une expérimentation de ses langues. Les deux chevaux de bataille contre la pauvreté et la corruption n’avancent pas. Les richesses nationales sont entre les mains de l’oligarchie militaire et l’élite dirigeante monocolore. Les Mauritaniens ne mangent pas à leur faim et se soignent mal. La dernière promesse sur la démocratie vient de voler en éclat avec l’adoption de la loi sur les partis politiques par le parlement. Une modification qui viole la constitution comme les répressions policières récurrentes contre les manifestants pacifiques à Nouakchott avec une seule tolérance pour les manifestants en faveur des Palestiniens de Gaza alors que les Palestiniens noirs en Mauritanie sont privés de liberté.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 30 janvier 2025)

 

 

 

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