Youssoupha a plus que deux amours

Le rappeur français, qui vit désormais à Abidjan, vient de publier son septième album, « Amour suprême », dédié à sa femme et à sa fille, dont la chanson « Dieu est grande » est devenue virale.

Le Monde  – Youssoupha a beau être parti vivre à Abidjan, en Côte d’Ivoire, depuis 2016, les collégiens parisiens le reconnaissent toujours quand il est assis derrière la vitre d’un café. Avant de traverser un passage pour piétons, des ados surexcités du 10arrondissement le saluent, et le « lyriciste bantu », comme il se surnommait dans ses premiers raps, leur répond en riant.

Son septième album, Amour suprême, publié le 24 janvier, reçoit l’un des meilleurs accueils de sa carrière. Alors que les écoliers s’éloignent enfin, le rappeur explique au Monde ce qui sous-tend son dernier disque, construit musicalement grâce à son expérience sur scène avec un orchestre symphonique et une chorale gospel – des concerts tous donnés à guichets fermés.

Un album dédié aux femmes de sa vie : son épouse, Gigi, pour qui il a quitté l’Hexagone, et sa fille, Imany, pour qui il a écrit Dieu est grande, dont un couplet entier est devenu viral sur la plateforme TikTok. Des jeunes filles se filment en rappant le texte : « T’es pas obligée d’être une fille banale/ T’es pas obligée d’être Michelle Obama/ T’es pas obligée de vouloir être mère/ T’es pas obligée de vouloir être reine/ N’écoute pas les hommes, n’écoute pas les ordres… »

« Un peu blasphématoire »

Youssoupha avait déjà écrit quatre morceaux où il parle de son fils, Malik, dont l’emblématique Mon roi (2021). Pour sa fille, sa tâche a été plus ardue : « Quand je vois Malik, comment il se comporte, je connais ces trucs de petit garçon, reconnaît-il. Je ne sais pas pour les petites filles. Par contre, il était hors de question pour moi d’écrire une chanson dans laquelle je prétends savoir ce qu’elle veut. Je ne voulais pas écrire “Ma reine”, ça créait une espèce de dépendance. Elle est reine parce qu’il y a un roi. C’est un réflexe de gars de penser comme ça. Le titre m’est venu avant les paroles : “Dieu est grande”, c’est un peu blasphématoire, et c’est bien. »

Dès la sortie du clip, certains de ses fans lui ont reproché sur les réseaux sociaux de donner un genre à Dieu, lui qui est musulman. Il leur a répondu : « Je ne savais pas que Dieu était un gars. » Youssoupha poursuit : « J’ai quand même conscience d’une chose : être une petite fille, ce n’est pas anodin. On est dans le même monde, mais on ne vit pas le même spectre de choses. Payer l’addition, c’est normal, c’est “l’impôt sur le patriarcat”. L’expression vient d’une amie haïtienne. Je la trouve géniale. Elle m’a expliqué que toute la société est organisée en faveur des hommes. Ils ont les avantages et les privilèges. Ils sont mieux payés, mieux considérés, ont les meilleurs postes. Il faut bien que les femmes aient une compensation. »

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Source : Le Monde

 

 

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