Slate – Ils s’appellent Missy, Kimba, Lucy, Loulou et Jambo. Ces cinq éléphants d’Afrique ont fait appel à la plus haute cour judiciaire du Colorado, dans le but de quitter le zoo dans lequel ils sont enfermés. Évidemment, les cinq mammifères n’ont pas porté leur cas devant la justice de leur propre chef. L’organisation américaine de défense des droits des animaux Nonhuman Rights Project est à l’origine de l’action. Les revendications de l’ONG sont leur libération du zoo de Cheyenne Mountain, situé à Colorado Springs (Colorado) et leur placement dans un «sanctuaire d’éléphants», rapporte le quotidien américain The Washington Post.
Pour défendre les pachydermes, l’équipe juridique de l’association s’est appuyée sur le système judiciaire américain et l’une de ses procédures légales, connue sous le nom d’«Habeas corpus». Cette liberté fondamentale permet en effet aux personnes retenues prisonnières de contester leur détention. «Nul ne sera arrêté ou emprisonné… sauf par le jugement légitime de ses pairs et par la loi du pays», stipule le texte né en 1215 au Royaume-Uni et conservé comme un des principes les plus connus du droit aux États-Unis. Autrement dit, l’organisation Nonhuman Rights Project accuse le zoo de Cheyenne Mountain de maintenir illégalement en détention les cinq éléphants.
Des points communs avec les humains, mais…
L’affaire a été considérée sérieusement par la Cour suprême du Colorado. Le problème (ou la solution) qui lui était exposé portait sur le fait qu’une demande d’Habeas corpus ne peut être déposée que par des «personnes». Par conséquent, la responsabilité de la justice de l’État de l’Ouest américain se résumait à répondre à cette question: les éléphants sont-ils ou non des personnes?
Le Nonhuman Rights Project a assuré que c’était le cas. Les animalistes étaient préparés pour défendre les animaux écroués, pourvus des déclarations de sept biologistes animaliers. D’après ces derniers, les éléphants ont en commun avec l’être humain de nombreuses capacités cognitives. Ils citent, entre autres, la conscience de soi, l’empathie, la disposition à apprendre et à communiquer.
Pourtant, rien n’y a fait. La Cour suprême du Colorado a considéré à l’unanimité que les cinq mammifères n’étaient pas aptes à contester leur détention. «Il convient de noter que la question juridique étroite portée devant ce tribunal ne dépend pas de notre respect pour ces animaux majestueux en général ou pour ces cinq éléphants en particulier. [Mais] parce qu’un éléphant n’est pas une personne, les éléphants n’ont ici pas la qualité pour déposer une demande d’Habeas corpus», a justifié Maria Berkenkotter, juge à la Cour suprême du Colorado, dans la décision rendue mardi 21 janvier.
Repéré sur The Washington Post
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com