Ligue des champions : le PSG renverse Manchester City après un match « dingue », un succès pour Luis Enrique

Au bout d’une rencontre de haut niveau et d’une intensité rare, les Parisiens ont repris en main leur destin européen, en s’imposant 4-2 face aux hommes de Pep Guardiola.

Le Monde – De la frustration à la consternation, avant l’espoir et enfin une joie intense : le public du Parc des Princes est passé par toutes les émotions, mercredi 22 janvier, lors d’une rencontre au sommet entre le Paris Saint-Germain et Manchester City d’ores et déjà considérée comme l’une des plus belles soirées européennes du club parisien. Un match renversant entre deux géants du football continental, devenu fou en seconde période, où les 22 acteurs se sont rendus coup pour coup, avant un final ébouriffant, qui a vu le club de la capitale s’imposer finalement 4-2 après avoir été mené 2-0. Une remontada, source d’un bonheur intense pour les hommes de Luis Enrique, au goût de revanche après celle, mémorable, encaissée par le PSG, en 2017, face au Barça de… Luis Enrique.

 

Au bout d’un match de haut niveau et d’une intensité rare, les Parisiens, virtuellement éliminés de la Ligue des champions avant cette septième journée, sont parvenus à se repositionner au classement. Désormais 22e avec 10 points, ils ont repris en main leur destin. Lors de la dernière rencontre de la première phase, prévue le 29 janvier, à Stuttgart, ils n’auront besoin que d’un match nul pour figurer dans les 24 premiers, et ainsi assurer leur qualification pour les barrages d’accession aux huitièmes de finale. Egalement mal classé avant cette rencontre à fort enjeu, Manchester City se trouve en mauvaise posture après cette défaite (25e avec huit points). Les joueurs de Pep Guardiola sont condamnés à l’emporter sur leur pelouse face à Bruges, dans une semaine, pour éviter une infamante sortie de route.

La trame du match leur avait pourtant d’abord souri. Après une première mi-temps sans but, lors de laquelle les Parisiens les ont mis en difficulté, en croyant même ouvrir le score grâce à un but d’Achraf Hakimi refusé pour un très léger hors-jeu de Nuno Mendes (45e), les Citizens ont frappé à deux reprises grâce à Jack Grealish (0-1, 50e) et Erling Haaland (0-2, 53e), qui ont su profiter de ballons contrés dans la surface de Gianluigi Donnarumma, pourtant impérial jusque-là.

Scénario catastrophe et chevauchée rageuse

Deux buts en trois minutes, synonyme de scénario catastrophe pour le PSG. De quoi doucher le public du Parc, sonné, qui croyait revivre une désillusion européenne, comme il en a tant connu ces dernières saisons. Un double coup du sort, qui aurait pu anéantir les joueurs de la capitale, mais qui a au contraire déclenché un esprit de révolte chez eux.

Trois minutes seulement après, Ousmane Dembélé a redonné l’espoir au PSG en convertissant une offrande de Bradley Barcola, auteur d’une chevauchée rageuse sur l’aile gauche (2-1, 56e). Avant que l’ancien lyonnais égalise, en reprenant une frappe sur la barre de Désiré Doué (60e). Avec ces quatre buts en l’espace de dix minutes, la rencontre s’est alors débridée. Plus tranchants et comme galvanisés par un stade en fusion, les coéquipiers de Marquinhos se sont alors montrés conquérants.

Jouant de manière plus directe, les Parisiens ont multiplié les actions dangereuses face à des Citizens sur la défensive. Et au bout d’un match de haut niveau et d’une intensité rare, le PSG a fait la différence par Joao Neves (3-2, 78e) puis Gonçalo Ramos (4-2, 90ᵉ+1) pour conclure le festival parisien. Une victoire historique, qui fera date : jamais le PSG n’avait remonté deux buts puis gagné en Ligue des Champions.

« Mon équipe a la foi et elle ne se rend jamais »

« C’est un des matches les plus dingues depuis que je suis au PSG, a déclaré Achraf Hakimi au micro de Canal+. C’était magnifique. La sensation de la “remontada” était incroyable. » Si l’arrière-droit marocain a de nouveau réalisé une prestation de haut vol, comme il en a l’habitude, tous ses coéquipiers ont évolué à leur meilleur niveau mercredi soir. Du gardien italien, Donnarumma, auteur de plusieurs parades décisives, à la charnière Pacho-Marquinhos en défense, très solide, en passant par un Joao Neves infatigable dans l’animation de son équipe et décisif, avec sa tête piquée, qui a logiquement été élu homme du match.

Une mention spéciale, également, aux attaquants. Inefficaces jusque-là cette saison en Ligue des champions, Dembélé et Barcola ont su corriger le tir au meilleur moment. Etincelant en seconde période, l’ex-Lyonnais a été le détonateur du réveil parisien grâce à sa vitesse. Remplaçant surprise au début du match, à cause d’un syndrome grippal, Dembélé a lui changé le visage de son équipe après son entrée en jeu, à la mi-temps, par sa capacité à provoquer et à éliminer. Sans oublier Désiré Doué, très remuant jusqu’à sa sortie (65e).

Mais plus que des individualités, c’est d’abord un collectif qui l’a emporté mercredi soir, en montrant une vraie force de caractère et une faculté à renverser le cours d’un match mal parti, qu’on ne lui connaissait pas. Plus mordant que City, Paris a gagné cette partie au mental, a estimé Luis Enrique, persuadé que ce genre de match de référence peut servir de déclic pour souder un groupe en construction. « Mon équipe a la foi et elle ne se rend jamais, on l’a démontré à de nombreuses reprises. Ce match va renforcer mes joueurs », a-t-il déclaré en conférence de presse.

Possession du ballon, la clé du match

Critiqué pour ses choix tactiques – notamment son refus d’aligner un vrai avant-centre de métier – et son ton régulièrement cassant face aux journalistes, l’homme fort du PSG a remporté une victoire face à son ami Pep Guardiola, qui reste considéré comme la référence absolue chez les entraîneurs. La possession du ballon, clé du match, a été en faveur du technicien parisien (63 % contre 37 % pour City), avec également 26 tirs contre 9.

« Ils ont été meilleurs, ils avaient un joueur de plus au milieu de terrain avec leur faux 9 et c’était difficile de les presser », a reconnu Guardiola, élégant même dans la défaite. Même tonalité chez le milieu de City, Bernardo Silva : « Ils ont gagné la bataille sur tout le terrain. Ils ont été plus intenses, plus agressifs et ils ont mérité de gagner ce match. »

Le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, a voulu y voir le succès du projet qu’il a mis en œuvre depuis l’arrivée de Luis Enrique, à l’été 2023, fondé sur le collectif et la jeunesse, après des années de politique de « stars à tout prix ». « On est une jeune équipe mais on a montré qu’on était une grande équipe. On est très fiers de la manière dont on a joué. On était menés 2-0, on a tout retourné pour gagner 4-2. Honnêtement, je pense que c’est l’une de mes plus grandes émotions depuis que je suis le président du PSG », a-t-il lancé tout sourire.

Qualifiant Luis Enrique de « meilleur coach au monde », il a toutefois refusé de dire s’il avait bel et bien prolongé son contrat. Et rappelé : « On n’est pas encore qualifiés, il reste un match important la semaine prochaine. » Dans l’euphorie ambiante, la précision ne semblait pas totalement inutile.

Source : Le Monde

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