RFI – Selon la victime présumée, alors en garde à vue, le commandant de police l’aurait attaquée aux alentours d’une heure du matin pendant qu’elle dormait. « Il m’a coincée sur sa table de bureau et […] m’a violée, jusqu’au matin », a-t-elle confié. Une fois libérée, la lycéenne s’est rendue à l’hôpital où des examens médicaux confirment le viol, explique la famille de la victime présumée.
Le principal suspect a été arrêté rapidement après que l’affaire ait été rendue publique par la Ligue tchadienne des droits des femmes. Dans la foulée, un élément de la Police nationale a commenté l’affaire, accusé de faire l’apologie du viol, il a, lui aussi, rapidement été mis aux arrêts.
Me Yannick Yonoudjim, avocat au barreau du Tchad, explique que le Code pénal protège les victimes de viol. « L’article 349 prévoit des sanctions contre le viol. Toutefois, il y a des circonstances aggravantes à l’article 350. La peine peut être relevée de 10 à 20 ans lorsqu’il y a un certain nombre de circonstances aggravantes. Lorsqu’un agent d’une force publique commet une infraction, cela constitue une circonstance aggravante. »
Aché Ahmat Moustapha est sociologue, réalisatrice et féministe tchadienne. Elle salue la rapide mobilisation des autorités, mais elle craint que la loi ne soit pas appliquée jusqu’au bout. « On a de très belles lois, mais c’est l’application qui pose un problème. Ce sont les réalités, malheureusement, du Tchad, ce que j’attends de voir, c’est jusqu’où va aller cet engagement et cet engouement. Il ne faut pas juste que cela soit pour quelques jours ou quelques mois et qu’après ces jeunes sortent et soient libres de leurs mouvements. Car c’est ce sentiment d’impunité et d’injustice qui va favoriser encore plus les frustrations. »
La famille de la plaignante « refuse tout arrangement à l’amiable et exige que justice soit faite ».
Notre correspondante à N’Djamena, Nadia Ben Mahfoudh
Source : RFI
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