En brandissant la menace de sanctions à toute absence du lieu du travail du personnel de la santé sans autorisation d’absence au préalable, le ministre de la Santé évite de stigmatiser les infirmiers et sage-femmes fraîchement sortis des écoles et abonnées absents sur leurs lieux de travail.
Cette feinte est considérée comme de l’enfumage politique au regard des promotions dans les écoles d’infirmiers et de sage-femme sélectionnées pour la plupart sur des bases tribales. Des observateurs sur place pointent des sage-femmes incapables d’aller travailler dans les coins les plus reculés du pays comme Atar ou Ghabou. Et pire elles s’adonnent plutôt à vendre des voiles dans les marchés de Nouakchott ou s’exiler au Maroc ou ailleurs plutôt que de rejoindre leurs postes de travail. C’est le même phénomène d’abandon de poste et de migration observés chez les enseignants.
Ce rappel du ministre de la Santé à leur présence obligatoire au lieu de travail est une fuite en avant d’un système de santé à plusieurs vitesses. En s’attaquant à l’absence des directeurs régionaux et des directeurs de centres hospitaliers sans autorisation au préalable, le ministre occulte les chevilles ouvrières de la santé abonnées absentes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 janvier 2025)
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