Le porno nous rend-il vraiment addicts ? Décryptage et solutions, d’après des scientifiques

La pornographie fait l'objet de débats houleux. Mais comment reconnaître et résoudre une consommation problématique ?

Slate  – Ces dernières années, la question de l’addiction au porno a pris une place centrale dans les débats de société. Le problème ne sort pas de nulle part: de nombreuses études suggèrent que le visionnage de contenus pornographiques peut être nocif pour la santé. Il est indéniable que beaucoup de gens passent beaucoup de temps à regarder du porno, et les préoccupations éthiques liées sont légitimes.

Néanmoins, comme l’explique la BBC Science Focus, les scientifiques soulignent que, lorsqu’on les examine de plus près, la réalité est plus nuancée que ne le laisse supposer la panique morale qui s’est emparée du sujet. Cela ne minimise pas pour autant le mal-être ressenti par certains utilisateurs pris au piège d’une consommation excessive, et pour ces cas-là, des solutions existent.

Selon le professeur Joshua Grubbs, psychologue clinicien et chercheur sur le comportement pornographique à l’Université du Nouveau-Mexique (États-Unis), «d’un point de vue scientifique, il est clairement établi que la plupart des personnes qui consomment de la pornographie n’en subissent pas de préjudice individuel».

Parmi les études alarmistes souvent citées, l’une d’elles suggère que regarder du porno pourrait être lié à une diminution de la matière grise dans le cerveau. Mais les spécialistes soulignent qu’il s’agit d’une corrélation, non d’une causalité. Il est tout aussi probable que les hommes ayant une aire cérébrale plus petite soient attirés naturellement par des comportements stimulants comme le visionnage du porno.

Pourtant, c’est probablement une piètre consolation pour le grand nombre de personnes qui pensent avoir un problème avec la pornographie. D’après une enquête menée auprès de plus d’un millier d’étudiants américains, près de la moitié avaient l’impression de le faire de manière compulsive. Mais Joshua Grubbs et d’autres soutiennent que la notion même de «dépendance à la pornographie» est erronée. De fait, il n’y a pas de sevrage physiologique lorsqu’une personne arrête de consommer du porno, comme c’est le cas pour l’alcoolisme ou la toxicomanie.

Éduquer plutôt que stigmatiser

 

Selon Nicole Prause, neuroscientifique et experte en matière de désir sexuel à l’Université de Californie à Los Angeles, plutôt que de stigmatiser la consommation de pornographie comme honteuse et d’invoquer le langage de la dépendance, une approche plus constructive et plus ouverte consiste à éduquer les jeunes sur les risques de la pornographie et sur le fait qu’elle ne dépeint souvent pas le sexe de manière réaliste. Supposons que vous craigniez que votre consommation de pornographie soit problématique. Comment savoir s’il y a vraiment lieu de s’inquiéter?

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Repéré sur BBC Science Focus

 

 

 

Solveig Blakowski

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

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