Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés disparus

RFIAu Sénégal, le bilan meurtrier de la migration par la route atlantique s’alourdit. Il y a une semaine encore, une pirogue transportant 170 personnes était déclarée disparue en mer. Face à ces départs qui ne s’arrêtent pas, les familles peinent à trouver des renseignements sur leurs proches disparus, au point qu’au Sénégal, un groupe Facebook est devenu une interface pour aider à retrouver la trace de personnes parties en mer.

Crée en 2018, pour retrouver une pièce d’identité égarée, le groupe Facebook « trouvé ou perdu »  est depuis devenu l’une des principales plateformes de recherche de migrants disparus en mer, comme l’explique l’un de ses administrateurs Abderrahmane Dame : « Il y a des demandes presque tous les jours. Dans la semaine, on peut avoir cinq à six cas minimum de déclaration. On fait la publication avec l’image de la personne, et on parle de la période où la personne a pris la pirogue. C’est comme ça qu’on obtient parfois des informations. »

Avec plus de 200 000 abonnés, le groupe Facebook s’est imposé comme la plateforme de recherche des disparus. Il y a trois mois, les treize administrateurs bénévoles de la page ont même créé une application pour accélérer l’identification des victimes, un site web est aussi en préparation.

« On travaille avec les hôpitaux, les sapeurs-pompiers et la gendarmerie, explique Abderrahmane Dame. Et le plus souvent, il nous envoie des images des gens qui sont repêchés dans la mer pour qu’on puisse faire la publication pour permettre aux abonnés d’identifier ces personnes. 

Beaucoup de disparitions non élucidées

Une demande qui révèle l’ampleur du désarroi des familles qui se demandent si les migrants disparus ont été arrêtés, détenus, ou s’ils sont morts en mer. Du côté du ministère des Sénégalais de l’extérieur, on confirme que les demandes de renseignement des familles de migrants sont nombreuses et que face à l’ampleur des départs clandestins, beaucoup de disparitions restent non élucidées.

À ce jour, il n’existe aucun dispositif de l’État du Sénégal pour recenser les migrants morts ou portés disparus.

 

 

 

Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

 

 

 

 

Source : RFI

 

 

 

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