La Mauritanie entre deux feux : la salve des activistes algériens, la guerre des légumes du Maroc et les tensions au Sud

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Lauthentic.info  – Menacée par des bisbilles diplomatiques avec le Sénégal et l’incursion de l’armée malienne et la milice Wagner au Sud, la Mauritanie devra aussi faire face au Nord, à une vague d’attaques d’activistes algériens sur la toile, non contents de l’accueil réservé dernièrement à Nouakchott au président Tebboune, alors que le Maroc vient de déclencher une guerre des légumes et une prééminence portuaire.

En effet, la Mauritanie est assaillie aujourd’hui de tous les côtés. Dans ses frontières Nord, l’embellie qui se dessinait avec l’Algérie semble se rétracter comme peau de chagrin. Pourtant, elle s’était traduite par la construction de la route Tindouf-Zouerate, l’organisation régulière de foires de matériels et produits algériens au cœur de la capitale mauritanienne, l’intensification des accords et des visites de hauts responsables algériens, le projet de construction d’une Maison de la Presse à Nouakchott, et enfin, la visite historique, après 37 ans d’un président algérien en Mauritanie, en l’occurrence celle de Tebboune, courant décembre 2024, au détour d’une conférence internationale sur l’éducation,.

Le président algérien était en réalité venu pour des raisons d’ordre géostratégique, pousser la Mauritanie à revoir ses relations avec le Maroc, fléchir sa position sur la question du Sahara et probablement, l’installation d’une base. Mais aucune des prétentions du président algérien n’a eu d’écho, d’où son départ précipité. Ce retour les poches vides du président algérien de la Mauritanie a été ressenti comme une humiliation. Il a déclenché l’ire de certains activistes algériens notamment sur les réseaux sociaux. L’un d’eux dira qu’un ennemi bien éduqué, en l’occurrence le Maroc, est mieux qu’un ami inculte, c’est-à-dire la Mauritanie. Et d’enchaîner, c’est la Mauritanie qui a besoin de nous et non le contraire et que l’intérêt de l’Algérie, c’est le Mali et le Niger et non la Mauritanie.

Côté marocain, c’est la guerre des légumes et des fruits qui pointent à l’horizon, vu que la Mauritanie est ravitaillée à 90% par le royaume chérifien, face à la paresse des Mauritaniens à s’auto suffire dans ce domaine et face à l’absence de toute vision politique en la matière.

Premièrement, les Marocains ont décidé de mettre en ligne un corridor maritime qui reliera Agadir au Port de Dakar pour desservir l’Afrique de l’Ouest en légumes et fruits frais à partir de là. Elle permettra à ses camions d’éviter tout passage par la Mauritanie face à la hausse des taxes douanières décidée récemment par les autorités mauritaniennes aux frontières terrestres,

Deuxièmement, le Maroc a décidé de faire la guerre économique à la Mauritanie en faisant du Port de Dakhla l’arme de destruction du Port de Nouakchott.

Au Sud, ce n’est pas encore tout rose, avec les relations tendues avec le Mali, par des enlèvements de citoyens mauritaniens et les exactions régulières de l’armée malienne et les milices Wagner contre ces populations.

Avec le Sénégal, les relations diplomatiques vont cahin-caha, avec le « Défanté » récent ou la réponse du berger à la bergère. Lors du déplacement de Ghazouani à Dakar à l’occasion de la commémoration des évènements de Thiaroye, il a été reçu par le Premier Ministre Ousmane Sonko alors qu’il devait être accueilli par président Diomaye. Eh bien, quelques semaines plus tard, quand Diomaye est venu à Nouakchott pour assister à un Sommet sur l’éducation, il a été reçu par le Premier ministre Mokhtar Ould Diay au lieu de Ghazouani.

Alors que la situation du pays est marquée par une gouvernance économique à la « Cosa Nostra », avec l’émergence de gangs au col blanc qui sont en train de piller les richesses du pays, la paupérisation massive des masses, l’émergence de gouvernements parallèles et la recrudescence des injustices, ajoutés à l’insécurité galopante et la corruption généralisée sous le règne des maffias de la drogue et des faux médicaments, les Mauritaniens doivent s’attendre au pire. La bédouinisation de la scène politique, le recul du savoir et la perte totale des valeurs morales et religieuses.

Cheikh Aidara

Source : Lauthentic.info (Mauritanie)

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